Diplomatie - Tournée au P.O. du ministre allemand des AE Fischer demain à Beyrouth

Le ministre allemand des Affaires étrangères Jochka Fischer est attendu demain vendredi à Beyrouth pour une visite de quatre heures dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient. Outre le Liban, la tournée de M. Fischer, dont le pays assume depuis le 1er janvier la présidence tournante de l’Union européenne (UE), comprend également Israël, où il est arrivé hier, les territoires palestiniens, la Syrie, la Jordanie et l’Égypte. Le ministre allemand, qui sera accompagné d’une importante délégation européenne, aura, lors de son bref séjour à Beyrouth, une réunion de travail avec le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères Sélim Hoss. Il sera reçu par le chef de l’État Émile Lahoud. Des sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane soulignent que la visite de M. Fischer revêtira de l’importance en dépit du gel de la situation régionale en attendant les élections en Israël, prévues en mai et juin prochains. Selon ces sources, outre le processus de paix, les discussions du chef de la diplomatie allemande à Beyrouth seront axées principalement sur trois thèmes, le partenariat euro-méditerranéen, celui en cours de négociation entre le Liban et l’UE et les relations libano-allemandes. En prévision de la prochaine conférence ministérielle euro-méditerranéenne de Stuttgart, les 15 et 16 avril prochain, M. Fischer devra évoquer, notamment avec M. Hoss, les obstacles qui entravent le processus de partenariat entre les Quinze de l’UE et les pays méditerranéens membres du Club de Barcelone, ville dans laquelle s’était tenue la première conférence euro-méditerranéenne en 1995. L’Europe et Israël souhaitent que le processus de partenariat économique puisse avancer même en l’absence de rapprochement politique (du fait notamment du conflit israélo-arabe), alors que les pays arabes membres, parmi lesquels le Liban, rejettent une dissociation entre les deux volets. MM. Hoss et Fischer aborderont aussi les difficultés, principalement économiques, retardant le partenariat entre le Liban et l’UE. En dépit des concessions faites par l’Europe, notamment l’extension de la période de grâce accordée à Beyrouth de 12 à 16 ans, le Liban continue en effet de refuser d’abattre ses barrières douanières, les recettes provenant des douanes s’élevant à près de 60 pour cent des ressources du Trésor.