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Actualités - REPORTAGES

Jordanie - Une nouvelle réalité et de nombreux atouts Abdallah démarre son règne sur les chapeaux de roue(photo)

Hussein de Jordanie avait entamé son règne sur un trône vacillant, Abdallah, lui, démarre le sien sur les chapeaux de roue. Il n’est pas donné à beaucoup de rois d’avoir à la fois la jeunesse, le charisme, l’appui indéfectible de la population et de l’armée, des institutions bien huilées et puis, cerise sur le gâteau, le soutien ému d’une quarantaine de chefs d’État, qui pendant quelques heures ont su taire leurs divergences pour se retrouver unis dans un même recueillement. Plus prosaïquement, on retiendra surtout les brefs tête-à-tête que le jeune monarque a eus avec Bill Clinton et Hafez el-Assad. Très explicite, le premier a promis appui politique et soutien financier. Le président américain ne cache pas son admiration et son émotion pour le rôle joué à Wye River par un roi Hussein ravagé par la chimiothérapie. Il entend reporter sur Abdallah tout le crédit dont bénéficiait son père auprès de l’administration américaine. Avec les Syriens, l’approche était plus subtile. Hafez el-Assad était manifestement très ému et avait des gestes presque paternels à l’égard du jeune monarque. Qui, il faut le dire, avait auparavant bien ménagé sa susceptibilité, grâce à un habile tour de passe-passe du protocole: de la quarantaine de chefs d’État qui se bousculaient pour arriver à Amman au milieu de l’incroyable embouteillage des avions dans le ciel de la capitale, Assad, dernier arrivé, était le premier servi. Placé d’emblée à la tête de la file d’attente, c’est lui qui le premier avait présenté ses condoléances à la famille royale. Il reste qu’après le départ des VIP’s, c’était hier au tour de la population d’aller à la rencontre de son roi. Un face-à-face empreint à la fois d’émotion et de dignité. Il fallait voir ces hommes et ces femmes défilant en silence pour, certes, présenter leurs condoléances, mais surtout voir le jeune monarque et mesurer sa personnalité. En les interrogeant à la sortie, on se rendait bien compte de leur diversité politique: conservateurs ou modérés, radicaux ou islamistes, s’ils étaient tous là en ce moment, c’est bien parce que dans leur mémoire, Hussein de Jordanie était tout cela à la fois. Sans conteste, ils doivent aujourd’hui faire face à une nouvelle réalité. Le choc de la disparition de Hussein est sans doute passé, mais la vie doit continuer.
Hussein de Jordanie avait entamé son règne sur un trône vacillant, Abdallah, lui, démarre le sien sur les chapeaux de roue. Il n’est pas donné à beaucoup de rois d’avoir à la fois la jeunesse, le charisme, l’appui indéfectible de la population et de l’armée, des institutions bien huilées et puis, cerise sur le gâteau, le soutien ému d’une quarantaine de chefs...