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Actualités - ANALYSE

La conspiration de l'argent dénoncée Encore une contre attaque des loyalistes

Qu’est-ce qui a changé depuis le temps de la troïka ? D’abord que c’est devenu une doïka, côté querelles partisanes. Ensuite que les disputes n’opposent plus des pôles de confession différente, mais deux figures de proue sunnites. Enfin que les protagonistes ne se sont rendus qu’une seule fois à Damas se plaindre l’un de l’autre et vice versa, comme disait l’humoriste Alfred Capus. Mais le camp de M. Hoss ne trouve pas la situation particulièrement drôle. Il réagit vivement contre «la conspiration de l’argent» que dénonce son chef qui, ordinairement diplomate (il s’est d’ailleurs réservé les AÉ) ne s’embarrasse pas dans cette bataille de précautions verbales. La grave accusation qu’il porte ainsi est relayée par ses fidèles lieutenants, qui se déchaînent contre leurs équivalents du camp d’en face, pour laisser les chefs en découdre entre eux. Un partisan du chef du gouvernement soutient ainsi que «les cadres, politiques ou technocrates, qui entourent M. Rafic Hariri se lancent dans une campagne de dénigrement savamment orchestrée qui confine à la calomnie, voire à la diffamation». «Contre toute logique, ajoute cet inconditionnel, ils prétendent avoir déjà suffisamment d’éléments en main pour juger une action gouvernementale qui vient à peine d’être entamée. Et dont on ne discerne encore, à vrai dire, que les tout premiers contours de la réforme administrative, à travers des mesures qui jusque-là ne concernent que le haut personnel. Nous n’avons à ce jour procédé à aucune refonte de structures, à aucune réorganisation globale des services publics pour qu’on puisse dire si c’est bon ou mauvais. Le pire c’est que dans le procès d’intention qu’on nous fait, on nous attaque sur les privatisations, alors que nous n’avons pas encore eu le temps de mettre au point le Budget 99. Et alors que pour faire rentrer des sous sans pressurer le contribuable ni gonfler une dette publique que nos prédécesseurs ont portée à son maximum, il n’y a de toute évidence pas d’autre moyen que d’ouvrir le capital des entreprises publiques rentables». Sur le plan purement politique, ces mêmes sources tentent d’élargir le débat et d’y impliquer Baabda – jusqu’à présent sciemment épargné par l’opposition – en affirmant que «les charges contre le gouvernement visent à n’en pas douter le régime qui l’a mis en place. Le pouvoir est en effet redevenu un tout aux parties indissociables, contrairement à ce qui prévalait sous la troïka. On veut donc faire échouer les efforts que l’État rénové déploie pour redresser la barque. Cela dans un double objectif : faire diversion concernant le lourd héritage qu’on nous laisse; et semer les germes d’une crise socio-politique susceptible de remettre en selle un «sauveur» qui s’appellerait Hariri. Scénario qui, d’après M. Omar Karamé, que nous n’avons aucune raison de ne pas croire, avait déjà servi pour le dégommer en 1992». Dans leur contre-offensive, les loyalistes bénéficient du soutien de M. Nabih Berry qui, ces derniers jours, ne laisse passer aucune occasion de riposter à l’opposition. Mais cet appui n’est pas apprécié de tous les supporteurs de M. Hoss. «En effet, dit l’un d’eux, l’opinion peut être amenée à penser que si M. Berry vole ainsi au secours de notre chef c’est que ce dernier en a bien besoin. Et que, par voie de conséquence, il est faible, argument que développent justement contre lui les haririens».
Qu’est-ce qui a changé depuis le temps de la troïka ? D’abord que c’est devenu une doïka, côté querelles partisanes. Ensuite que les disputes n’opposent plus des pôles de confession différente, mais deux figures de proue sunnites. Enfin que les protagonistes ne se sont rendus qu’une seule fois à Damas se plaindre l’un de l’autre et vice versa, comme disait...