Kosovo Washington envisage d'envoyer des troupes sur le terrain

Le président Bill Clinton a annoncé jeudi que les États-Unis «envisageaient sérieusement» de placer des troupes américaines dans une force internationale au Kosovo en cas d’accord de paix, à la conférence de Rambouillet en France samedi. «Si cela arrive, nous envisageons sérieusement la possibilité de notre participation» dans une force de l’Otan sur le terrain, a déclaré le président américain lors d’une cérémonie à Washington. Tout en soulignant que les choses n’en étaient pas encore là, les négociations ne commençant que samedi en France, M. Clinton s’est efforcé de convaincre un Congrès et une opinion publique toujours réservés à l’égard d’un engagement militaire américain de longue durée. «Les Balkans, a-t-il dit, sont une région explosive et si nous ne pouvons contenir et réduire les haines dans cette région, nous pourrions en fin de compte nous retrouver dans un conflit beaucoup plus large avec beaucoup plus de pertes humaines». «Il pourrait entraîner l’Albanie et la Macédoine», a-t-il affirmé en ajoutant que les Premiers ministres de ces deux pays, qui sont actuellement à Washington, l’avaient exhorté à user de l’influence des États-Unis pour arrêter ce conflit. M. Clinton a toutefois émis plusieurs conditions à l’envoi de troupes américaines au Kosovo. «Premièrement, a-t-il dit, il faut un règlement de paix solide et efficace (...) sinon, ce n’est pas la peine d’envoyer des forces américaines et de l’Otan». «Deuxièmement, les parties doivent démontrer leur volonté d’appliquer l’accord et de coopérer avec l’Otan». «Troisièmement, nous devons avoir un environnement assurant la sécurité des troupes avec le retrait de suffisamment de forces serbes et des restrictions sur les armes des forces paramilitaires» du Kosovo.