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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Emploi - Cri d'alarme de Michel Moussa 25% de chômeurs au Liban

Le ministre du Travail et des Affaires sociales Michel Moussa a brossé hier un bien sombre tableau du marché du travail au Liban, en annonçant un taux de chômage déclaré de l’ordre de 9 % et un autre, bien réel celui-là, de 25 % de la population active du pays. Ces chiffres alarmants ont été avancés par le ministre dans une allocution adressée aux participants au séminaire national sur «l’emploi au Liban», organisé par le bureau régional de l’Organisation internationale du travail (OIT) et dont les travaux prendront fin demain vendredi. La session inaugurale de ce séminaire s’est tenue à l’hôtel Commodore, en présence du président de l’Association des industriels libanais Jacques Sarraf, du président de la CGTL Élias Abou-Rizk et de nombreux syndicalistes. Premier à prendre la parole, M. Walid Watfa a lu le message adressé aux participants par le directeur général adjoint des affaires arabes au sein de l’OIT, M. Ibrahim Souss, dans lequel ce dernier déclare : «Le développement et l’emploi des ressources humaines au Liban constituent l’un des principaux problèmes qui s’opposent à un développement socio-économique équilibré». «Selon des statistiques publiées récemment, soutient encore M. Souss, le taux de chômage au Liban se situe entre 5 et 8 % alors que celui de l’emploi intermittent est de l’ordre de 11,7 % et nous craignons une hausse prochaine de ces chiffres». Dans son allocution, le ministre a commencé par relever le «manque d’informations statistiques et économiques». Il a ensuite indiqué que «le taux de chômage actuel se situe autour de 9 %, sans mentionner le chômage déguisé. Si ce chômage déguisé devait être pris en considération, le taux atteindrait certainement les 25%, ce qui constitue un pourcentage pour tout le moins alarmant. D’autant plus que la participation de la femme au marché du travail ne convient nullement à son rôle et à son potentiel de productivité». «À cela, a encore affirmé M. Moussa, s’ajoutent la modicité des salaires et le taux de chômage élevé parmi les universitaires, qui les incitent à l’émigration. Il y a lieu de signaler ici que les catégories de chômage ont subi de sérieuses modifications durant les dernières décennies. Le chômage atteint actuellement la population jeune et universitaire et simultanément les personnes aussi bien expérimentées que celles sans expérience. C’est un chômage total plutôt que saisonnier, très proche de celui qui sévit dans les pays développés et dont les causes sont l’importance accordée à la spécialisation et à la concurrence, ce qui force les sociétés à licencier une partie de leur personnel pour pouvoir maintenir un coût de production peu élevé». Le rôle de l’ONE Le ministre devait ensuite insister sur la nécessité de diriger les jeunes vers les spécialisations qui offrent encore des débouchés et parler du rôle socio-économique joué par l’Office national de l’emploi (ONE) à ce niveau. Les taux élevés de chômage cités par le ministre du Travail et des Affaires sociales ayant suscité l’inquiétude de divers milieux, L’Orient-Le Jour a interrogé à ce sujet un expert économique et une source officielle. L’expert économique a indiqué qu’effectivement, le taux de chômage déclaré se situait entre 8 et 9 %, mais que celui de 25 %, qui inclut le chômage déguisé, ne peut être que le résultat d’une «estimation», vu l’inexistence de statistiques. La source officielle a, pour sa part, confirmé que le taux de chômage au Liban ne dépasse pas 8,5 à 10 %, toutes catégories confondues, mais qu’il pouvait varier suivant la catégorie d’âges pour atteindre, dans certains cas, près de 23 %. Pour cette source, le taux de 25 % avancé par le ministre Moussa est «exagéré» et une «bonne moyenne» se situerait aux environs de 10 %, toutes catégories confondues. À titre d’indication, la population active au Liban représente 34 % de la population totale du pays.
Le ministre du Travail et des Affaires sociales Michel Moussa a brossé hier un bien sombre tableau du marché du travail au Liban, en annonçant un taux de chômage déclaré de l’ordre de 9 % et un autre, bien réel celui-là, de 25 % de la population active du pays. Ces chiffres alarmants ont été avancés par le ministre dans une allocution adressée aux participants au...