Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Tribune Pour une réforme du Conseil supérieur des Douanes

Lorsqu’en 1943 les États du Liban et de la Syrie ont accédé à l’indépendance, les gouvernements de l’époque se sont trouvés dans la nécessité d’assurer la gestion de certains services publics communs aux deux pays (dont le plus important était le service des Douanes) et qui étaient auparavant placés sous l’autorité directe du Haut-Commissariat français. Ils ont imaginé, pour ce faire, de créer un organisme libano-syrien appelé «Conseil supérieur des intérêts communs», composé de trois délégués libanais et de trois délégués syriens, ayant tous rang de directeur général et siégeant alternativement à Beyrouth et à Damas. Les choses se sont ainsi passées plus ou moins bien jusqu’à ce que la Syrie eut proclamé, au début de 1950, la rupture de l’union douanière qui la liait au Liban. Devant la nouvelle situation, et acculées qu’elles étaient à parer au plus pressé, les autorités libanaises ont alors réuni en un «Conseil supérieur des Douanes» les trois délégués qui représentaient le Liban au conseil supérieur (dissous) des intérêts communs. Et comme pour justifier cette mesure, qui n’avait de précédent dans aucune autre admiration, une autonomie administrative et financière très poussée fut accordée au nouveau conseil. Au point que, à titre d’exemple, le budget de l’administration des Douanes était librement fixé par une simple décision dudit organisme, sans aucune interférence, ne serait-ce que du ministère des Finances. Cependant, les choses ne purent en demeurer là et les «réformes» aidant, l’autonomie disparut progressivement, l’administration des douanes ayant passé sous le contrôle du Conseil de la fonction publique, de l’Inspection centrale et naturellement du ministère des Finances. Le conseil supérieur fut néanmoins épargné, probablement parce qu’il a toujours été difficile de supprimer des postes pourvus, même inutiles, et parce que ledit organisme constituait une voie de garage idéale pour y caser des hauts fonctionnaires qu’il était impossible de loger ailleurs. Ainsi, depuis près de cinquante ans, le service des Douanes est affublé d’une double administration ou les attributions s’enchevêtrent si bien qu’il serait difficile de dire qui en est le véritable responsable. D’un côté, un directeur général, censé être pris dans les cadres douaniers et donc du métier, mais dont les prérogatives sont constamment battues en brèche; et de l’autre, un corps de trois directeurs généraux, recrutés au hasard des circonstances et déterminés à faire sentir leur présence par des interventions intempestives. Aucun gouvernement libanais n’a su – ou n’a pu – jusqu’à ce jour, y mettre bon ordre. Mais les temps paraissent maintenant changés, et – dans la foulée des initiatives prises par le régime – il serait tout indiqué de procéder à une refonte de ladite administration, consistant à fusionner les deux organismes en un seul, et à étoffer celui-ci de manière à le rendre efficace et responsable. Cela sans compter l’économie de dépenses et de temps qui en résulterait.
Lorsqu’en 1943 les États du Liban et de la Syrie ont accédé à l’indépendance, les gouvernements de l’époque se sont trouvés dans la nécessité d’assurer la gestion de certains services publics communs aux deux pays (dont le plus important était le service des Douanes) et qui étaient auparavant placés sous l’autorité directe du Haut-Commissariat français. Ils ont...