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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Erreurs passées et conseils à son successeur Plaidoyer pro domo de Hariri

Des sources proches de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri rapportent des propos tenus par ce dernier, desquels il ressort qu’il réalisait parfaitement l’ampleur des erreurs et des abus au sein de l’administration sous son mandat. Il en avait même explicitement reconnu l’existence, quand il avait appelé à un changement. Mais les circonstances ne permettaient pas alors de lutter efficacement contre la situation prévalant à l’époque, car ni la formation du Cabinet ni le choix des ministres ne relevaient entièrement de lui. De fait, selon ces sources, la nomination de certains ministres était «incontournable» et pour d’autres il existait une garantie d’inamovibilité, même en cas d’échec notoire. Par contre, poursuivent ces mêmes sources, les ministres choisis par M. Hariri avaient réussi dans leur mission et personne ne peut les accuser de corruption ou d’abus. Tel est, en particulier, le cas de MM. Fouad Siniora, Bahige Tabbara, Bassem el-Sabeh, Fadl Chalak et Béchara Merhej. Quant aux directeurs généraux nommés par le chef du gouvernement sortant, et dont certains travaillaient auparavant pour des sociétés privées qui lui appartiennent, leur intégrité et leurs compétences méritent toute considération, enchaînent les sources proches de M. Hariri. Ces personnes ont beaucoup sacrifié en renonçant à leurs confortables salaires du secteur privé pour accepter la modeste rémunération du secteur public. Les accusations lancées à leur encontre doivent donc encore être étayées de preuves et les rapports des organismes de contrôle à leur encontre rendus publics. M. Hariri serait le premier à reconnaître que la corruption sévit dans l’administration, poursuivent les sources citées. L’ancien chef du gouvernement avait même essayé de l’extirper durant son mandat, sans toutefois y parvenir. Aujourd’hui, pour réussir, la réforme se doit d’être juste et globale. Elle ne doit pas aboutir au licenciement de fonctionnaires jugés corrompus et au maintien en place d’autres éléments, non moins corrompus, mais bénéficiant d’une protection politique quelconque. Elle doit également éviter le licenciement de fonctionnaires capables et intègres. Pour ne pas être taxée d’iniquité, ajoute-t-on, cette réforme doit prévoir que les fonctionnaires licenciés seront déférés devant les organismes de contrôle tels la Cour des comptes et le Conseil de discipline, et non qu’il leur soit demandé de s’adresser au Conseil d’État pour prouver leur innocence. Par ailleurs, l’ancien chef du gouvernement a expliqué, chiffres à l’appui, que l’existence d’une dette publique de l’ordre de 17 milliards de dollars américains ne peut être imputée uniquement aux projets de reconstruction dont le coût n’excède pas, en fait, quatre milliards et demi de dollars et encore moins à ce que certains considèrent comme «le pillage du Trésor». Délai de grâce S’il existe des fonctionnaires corrompus qui doivent être licenciés, il existe aussi des ministres corrompus qui doivent subir le même sort, ajoute-t-on de source proche de M. Hariri, qui espère que l’actuel gouvernement sera à même de juger tous les coupables sans exception. De toute manière, M. Hariri compterait accorder à l’actuel gouvernement le temps nécessaire à la poursuite de la réforme administrative et à la préparation du budget, un délai de grâce nécessaire, avant de porter un jugement pertinent. Sur le plan économique, M. Hariri insiste sur la justesse de ses options et se déclare persuadé que l’actuel gouvernement n’en possède pas de meilleures, s’il compte poursuivre le processus de reconstruction et de développement et rassurer les investisseurs, tout en préservant la stabilité financière. Pour leur part, les milieux politiques s’attendent à ce que le gouvernement parvienne à la réduction du déficit budgétaire et à la mise au point d’un plan de remboursement de la dette nationale. Selon ces mêmes milieux, si un gouvernement composé d’experts comme MM. Sélim Hoss, Nasser Saïdi, Georges Corm, Mohammed Youssef Beydoun et Négib Mikati ne parvient pas à trouver un remède, c’est que la situation est véritablement désespérée. Ou alors que l’équipe n’est pas à la hauteur, ce que l’opinion, avant même toute opposition, ne pardonnera pas. D’autant que le président Lahoud ne compte couvrir aucun ministre fautif, aucun fonctionnaire incompétent et que les organismes de contrôle et le Parlement pourront pleinement exercer leurs prérogatives pour demander des comptes. Le chef de l’État, tout comme M. Hoss, sont pleinement convaincus du «rôle stabilisateur» de la démocratie et du bon fonctionnement des institutions.
Des sources proches de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri rapportent des propos tenus par ce dernier, desquels il ressort qu’il réalisait parfaitement l’ampleur des erreurs et des abus au sein de l’administration sous son mandat. Il en avait même explicitement reconnu l’existence, quand il avait appelé à un changement. Mais les circonstances ne permettaient pas alors...