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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Commémoration - Il y a vingt ans disparaissait l'imam Moussa Sadr Plaidoyer pour la culture du dialogue

Vingts ans après la disparition de l’imam, une rencontre-débat sur Moussa Sadr a rassemblé de nombreuses personnalités locales et étrangères. Chefs religieux des différentes communautés, hommes de lettres de tous bords, tous étaient là pour rendre hommage à celui qui a enseigné la culture du dialogue. «La première chose qui m’avait interpellé dans les discours de l’imam Moussa Sadr, alors qu’il s’adressait à un public chrétien, est qu’il avait pour interlocuteur principal l’homme», relève l’évêque George Khodr au début de son intervention. «Il s’est trouvé au Liban une société aux communautés diversifiées, ouverte sur le monde entier, et qui peut être considérée comme une nécessité rendant possible la coexistence des religions et des rites. Ce type de société constitue également un requis de civilisation car les relations religieuses entre communautés constituent un prélude à l’ouverture sur toutes les civilisations du monde», disait l’imam chiite. C’est par cette propension à dialoguer avec les cultures du monde et avec les principaux leaders religieux que s’est distingué l’imam Sadr tout au long de sa vie, écourtée par sa disparition subite et mystérieuse. Intitulée “L’identité culturelle”, la rencontre qui s’est tenue jeudi et vendredi derniers à l’hôtel Marriott, était l’occasion de rappeler le sens et la portée que l’imam avait donnés à sa citoyenneté libanaise. Pour le recteur de l’Usek, le père Joseph Mouannès, le dignitaire chiite était «le symbole de l’intellectuel libanais, arabe et musulman par excellence. L’imam était, parmi les leaders musulmans libanais, le premier et le seul qui a pris une position radicale par rapport à l’identité libanaise (…). Il avait affirmé la foi exprimée par la communauté chiite en un Liban unifié, nation définitive dans ses frontières actuelles, souveraine, libre et indépendante», a déclaré le père Mouannès en faisant référence au projet de réforme initié par l’imam en 1977. La culture du dialogue, dont l’imam Moussa Sadr s’était fait le grand défenseur, ne s’arrête pas aux renversements dans les attitudes, aux divergences des intérêts ou aux mutations des circonstances externes, souligne à son tour cheikh Taha Sabounji. «La culture du dialogue, dit-il, émane de valeurs sûres, profondément enracinées dans la société». Et cheikh Sabounji d’expliquer comment la culture du dialogue, dans une société pluraliste, se fonde sur 5 piliers essentiels, à savoir «l’éducation, l’information, la loi, la politique et l’intelligentsia». Particulièrement appréciée fut l’intervention du professeur Antoine Messarra, qui a parlé de «la culture du citoyen», dont l’un des fondements est «l’engagement pour l’intérêt commun au lieu de se concentrer sur les dissensions et de les exacerber». Et M. Messarra de passer en revue les obstacles qui entravent une véritable citoyenneté au Liban, à savoir, tout d’abord, «l’étroitesse du pays», qui engendre des liens personnalisés à outrance où la loi ne saurait interférer sans entraîner des conflits dans les rapports entre les gens. Le deuxième obstacle, relève M. Messarra, est «l’épuisement» et la lassitude des Libanais qui ont fait l’expérience dure de la guerre et de ses conséquences économiques. Quant au troisième facteur, il s’agit des lacunes qui existent au niveau de l’éducation et les clichés qui sont véhiculés dans l’enseignement de l’histoire principalement. De cette rencontre-débat où l’on a surtout parlé culture, tolérance et coexistence, des thèmes chers à l’imam Moussa Sadr, l’on retiendra l’idée fondamentale selon laquelle les divergences ne doivent pas être matière à conflit mais devraient plutôt être investies dans une optique de rapprochement et de dialogue, entendues comme source de richesse culturelle et de civilisation. «Moussa Sadr n’a pas simplement aspiré à une culture mondialiste. Il a compris ce qui se situait au-delà de cette culture», a souligné l’évêque Khodr.
Vingts ans après la disparition de l’imam, une rencontre-débat sur Moussa Sadr a rassemblé de nombreuses personnalités locales et étrangères. Chefs religieux des différentes communautés, hommes de lettres de tous bords, tous étaient là pour rendre hommage à celui qui a enseigné la culture du dialogue. «La première chose qui m’avait interpellé dans les discours de...