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Actualités - ANALYSE

Paris s'échine sans grand effet jusqu'à présent Blocage persistant sur le volet syrien

C’est visible à l’œil nu : les relations syro-américaines traversent une période de tiédeur accentuée. Ce qui amène le président Sélim Hoss, qui est également ministre des Affaires étrangères, à regretter la passivité US à l’égard du processus. Tout en se félicitant du forcing diplomatique français. Cependant la toute récente entrevue Assad-Védrine à Damas n’a pas été plus fructueuse que la dernière rencontre Clinton-Chareh. Le chef du Quai d’Orsay a reconnu en effet qu’on n’a pas avancé d’un pouce. Le président américain, indiquent des sources diplomatiques informées, avait proposé au ministre syrien des Affaires étrangères un compromis assez contradictoire : on reprendrait bien les négociations à partir du point qu’elles avaient atteint, comme le demande la Syrie, mais sans expliquer ce que ce palier signifie, pour ne pas raviver un litige d’interprétation menant à l’impasse. En d’autres termes, on reprendrait langue sans savoir de quoi on parle ! Pourquoi cette bizarrerie ? Parce qu’en réponse aux Syriens, qui font valoir que Rabin s’était engagé à rendre tout le Golan et à regagner les frontières du 4 juin 1967, les Israéliens soutiennent qu’il n’y avait pas eu d’engagement formel. Et que M. Rabin n’avait formulé qu’une hypothèse de travail : contre la restitution du Golan, que donnerait la Syrie en termes de normalisation et de coopération économique ? Les Américains, embarrassés, s’abstiennent pour leur part d’exhiber la preuve qui, selon Damas, serait en leur possession : une lettre d’intentions confiée par l’ancien Premier ministre israélien à l’ancien secrétaire d’État US, M. Warren Christopher, qui menait alors le bal. Bien entendu, au chef de la Maison-Blanche, M. Chareh, avait répliqué que les pourparlers pourraient reprendre dès le moment où M. Ehud Barak confirmerait qu’il est lié par les engagements pris antérieurement par M. Rabin. Le ministre syrien avait ajouté qu’on discuterait alors des délais comme des mécanismes du retrait israélien ainsi que des étapes ou de l’étendue de la normalisation des relations bilatérales. Il avait précisé à son interlocuteur que Damas ne peut pas éprouver une confiance aveugle à l’égard d’un État, Israël, qui ne respecte ni ses promesses orales ni même ses engagements écrits. Par la suite, la secrétaire d’État US, Mme Madeleine Albright, avait repris le dialogue avec M. Chareh. Répercutant la position israélienne, elle avait demandé à son homologue syrien ce que son pays concéderait moyennant la récupération de tout le Golan. Elle se proposait de rééditer le truc, si l’on peut s’exprimer aussi familièrement, de Christopher avec Rabin. La France s’attaque donc à son tour à cet épineux problème diplomatique. En faisant valoir à l’ensemble des protagonistes que la tension créée par le blocage pourrait être explosive. Et qu’il est préférable de trouver une solution autrement que par le canon.
C’est visible à l’œil nu : les relations syro-américaines traversent une période de tiédeur accentuée. Ce qui amène le président Sélim Hoss, qui est également ministre des Affaires étrangères, à regretter la passivité US à l’égard du processus. Tout en se félicitant du forcing diplomatique français. Cependant la toute récente entrevue Assad-Védrine à Damas...