Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Télévision - L'émission, qui a quatre ans, pourrait s'arrêter La censure menace Tok ... rire

Télé-Liban et surtout les amateurs d’humour, risquent de perdre leur programme favori. Tok… rire, qui nous a fait rire, quatre ans durant, avec ses sketches caricaturant nos dirigeants et, par là, nous a aidés à nous défouler, risque de s’arrêter définitivement à cause de tracasseries propres à notre chaîne nationale. Cette fois, les ciseaux de la Sûreté générale n’y sont pour rien. Ce sont ceux de Télé-Liban qui ont fait le travail «pour éviter qu’un quelconque politicien ne prenne ombrage des critiques», parfois acerbes mais jamais bien méchantes, de cette équipe de jeunes. De toute manière, et quelle que soit la partie qui s’est substituée à l’austère Anastasie, la liberté d’expression est, une fois de plus, bafouée au Liban. Les membres de l’équipe de Tok … rire, tout de noir vêtus, ont tenu hier une conférence de presse à Amchit pour exposer les détails de cette affaire. À l’issue de la conférence de presse, le metteur en scène et auteur des sketches Charbel Khalil a distribué un communiqué condamnant les «interventions (dans le programme) du nouveau conseil d’administration» de Télé-Liban. Le communiqué rappelle qu’en 1996, «quand nous avons lancé notre programme, la direction nous avait recommandé de ne jamais dépasser les quatre lignes rouges suivantes : le président de la République, les dignitaires religieux, l’armée et la justice. Nous avons respecté ces interdits et notre programme a continué à prospérer. C’est alors que nous avons été soumis à diverses pressions et que la censure a commencé à se manifester. Nous avons néanmoins tenu bon et su préserver le niveau et le but de notre émission». «Malgré la censure qui était suspendue telle une épée de Damoclès sur notre programme, poursuit le texte, nous avons, sous le régime précédent, maintenu notre critique courageuse de la politique suivie par l’État et dénoncé toutes les erreurs qui se répercutaient sur la vie quotidienne de nos concitoyens. Nos flèches atteignaient toujours leur cible mais n’étaient jamais mortelles». «Notre espoir de recouvrer notre liberté a grandi avec l’avènement du nouveau régime, le départ du Cabinet Hariri et l’accession de M. Hoss à la présidence du Conseil (…)», poursuit le communiqué. M. Khalil se demande ensuite «pourquoi les ciseaux de la censure se sont alourdis à Télé-Liban depuis la désignation du nouveau conseil d’administration» et cite le cas de plusieurs sketches «charcutés» arbitrairement, ajoutant que les «quatre lignes rouges à ne pas dépasser» se sont multipliées à l’infini. «Ils nous interdisent pratiquement tout et décrivent notre programme comme étant l’ennemi numéro un des relations privilégiées entre les deux pays. Ils nous expliquent même, parfois, que notre émission risque de perturber la bonne application des accords de Taëf et entravent l’entente nationale et la paix civile (…). Figurez-vous que, pour eux, parler des problèmes sociaux de tous les jours pourrait être lourd de conséquences, comme si le Liban connaissait une période de vaches grasses. Nous aurions souhaité voir notre direction nous appuyer. Bien au contraire, elle fait peser sur nous le poids d’une censure dont nous ignorons les instigateurs et ne nous laisse plus que le choix de réclamer notre liberté ou de quitter pour des télévisions étrangères émettant par satellite. Est-ce cela que désirent les instigateurs de la censure qui nous est imposée ?», conclut le communiqué.
Télé-Liban et surtout les amateurs d’humour, risquent de perdre leur programme favori. Tok… rire, qui nous a fait rire, quatre ans durant, avec ses sketches caricaturant nos dirigeants et, par là, nous a aidés à nous défouler, risque de s’arrêter définitivement à cause de tracasseries propres à notre chaîne nationale. Cette fois, les ciseaux de la Sûreté générale...