Droits de l'homme Message à Clinton en faveur des libanais détenus par Israël

Le comité de soutien aux Libanais détenus par Israël a adressé hier un message au président Bill Clinton dans lequel il «déplore» que Washington ne s’inquiète que du sort des militaires israéliens disparus au Liban. Dans ce message expédié par l’ambassade des États-Unis à Beyrouth, le président du comité Mohammed Safa, un ex-détenu, affirme ne pas chercher à «discuter du bien-fondé des préoccupations américaines sur le sort des trois militaires disparus». «Au contraire nous joignons notre voix à celles qui demandent que le calvaire de leurs familles prennent fin, qu’elles soient fixées sur le sort de leurs proches où que les corps soient remis aux familles, indique-t-il. Mais nous nous étonnons que le président Clinton ne soit pas également ému par le sort de près de 200 Libanais qui croupissent dans les geôles israéliennes et dans le centre de détention de Khiam» (dans la zone occupée par Israël au Liban-Sud). M. Safa rappelle au président américain que «la plupart des Libanais sont détenus depuis plus de dix ans sans procès et que certains d’entre eux sont privés de visites». Il cite aussi le cas d’une vingtaine de détenus «dont une partie, jugée, a purgé sa peine» mais dont la détention a été «prolongée administrativement de six mois en six mois depuis plusieurs années sans autre but que de servir de monnaie d’échange comme l’a reconnu la Cour suprême israélienne». Le président Clinton a signé mardi une loi votée par le Congrès demandant au département d’État de poursuivre des démarches auprès de la Syrie, du Liban, de l’Autorité palestinienne et d’autres gouvernements de la région pour faire la lumière sur le sort de trois militaires israéliens, dont un a aussi la nationalité américaine, disparus en juin 1982 au Liban, et d’en tenir le Congrès régulièrement informé. Les trois militaires avaient été capturés en juin 1982 par un groupe palestinien dissident de l’OLP. Le texte de loi du Congrès rend la Syrie juridiquement responsable du sort des trois hommes, leur disparition ayant eu lieu dans une zone libanaise placée sous son contrôle.