Processus de paix - Des colons délogés en Cisjordanie et nouveau retrait lundi Coup d'accélérateur au volet palestinien (photo)

«C’est un pas en avant, mais nous en espérons d’autres». C’est en ces termes prudents que Yasser Arafat a commenté hier le démantèlement manu militari d’une colonie sauvage de Cisjordanie et l’approbation par le gouvernement Barak d’un nouveau retrait militaire israélien lundi prochain de Cisjordanie, initiative qualifiée par le chef de l’Autorité palestinienne de «simple mesure d’application des accords de Charm el-Cheikh». Cependant, pour les analystes du dossier régional, ces événements constituent un «double coup d’accélérateur» aux pourparlers avec les Palestiniens. Ces deux développements surviennent, en effet, au surlendemain du lancement dans la ville palestinienne de Ramallah des négociations sur le statut final des territoires qui sont censées aboutir d’ici à septembre de l’an 2000 à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien. Une deuxième séance aura lieu aujourd’hui dans la même ville. Au menu : l’ordre de priorité des sujets à aborder lors des prochaines séances auxquelles assisterait à partir de lundi prochain l’émissaire américain au Proche-Orient, Dennis Ross. Si l’approbation par le Cabinet d’un nouveau transfert de territoires au profit de l’Autorité était prévue dans le cadre des conventions signées par les deux parties le 5 septembre dernier en Égypte, l’intervention de l’armée et de la police contre la colonie de peuplement juive de Havat-Maon constitue un fait rarissime qui a déclenché l’ire de l’extrême droite dont les députés ont accusé le Premier ministre israélien de pratiquer «un terrorisme antijuif». Même rengaine au sein de l’armée : «Nous sommes entraînés pour nous battre contre des ennemis, pas contre des juifs, que ce soit des colons ou d’autres juifs», a ainsi commenté le général Moshé Yaalon, qui a supervisé l’opération d’évacuation.