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Actualités - REPORTAGES

Correspondance Joanna Charles Rizk au salon des indépendants Un art abstrait et des constructions bien concrètes

Son art abstrait, elle l’a voulu sans titre, pour l’ambiguïté de circonstance mais ses œuvres, bien concrètes, elle les a intitulées Des constructions. Joanna Charles Rizk est la seule Libanaise parmi les 620 participants au Salon des indépendants. Cette prestigieuse manifestation parisienne sans jury ni gagnants dont les cimaises ont vu depuis 1884 des milliers de peintres célèbres dont Chagall, Modigliani, Mondrian, Carzou et d’autres moins célèbres mais pas moins talentueux. À l’ère de la reconstruction, l’artiste a voulu opposer le thème plus fort des constructions qu’elle exprime admirablement maniant de la terre du Liban, du bois, du papier journal recyclé, de l’acrylique et de la colle. Joanna Rizk exprime aussi bien qu’elle s’exprime. Laissons-la se présenter et définir son art : «Construire, assembler, découper, cisailler. Détacher, déchiqueter et recoudre. Et puis recommencer. Identités plurielles, multiples. Images d’ailleurs et de partout, culture de composition hybride. L’âme et ma toile sont en strates successives, superposées. Surface mixte. Fusion des contradictions, c’est moi. Ici et là-bas, planète souk. Citoyenne du monde et de nulle part». Pourtant Joanna et son talent sont profondément enracinés au Liban. Elle gratte le bois avec une foi de militante et une sensibilité de passionaria. Avec ses griffes, elle écorche la reconstruction de façade et se bat contre la banalisation. Elle avait tout juste cinq ans lorsque la guerre a marqué notre terre et ses hommes. Entre Huvelin et Sorbonne, elle découvre la peinture et y trouve un moyen idéal de réflexion et d’expression. Aujourd’hui, après la tourmente, elle témoigne dans la sérénité et reconnaît que son identité reste liée aux événements. Sans les lamentations d’usage mais avec la remise en question qui s’impose à sa génération. Une recherche de la personnalité du Liban de demain par un travail pictural de qualité, une volonté de se retrouver, de se remettre en question sans rien renier. L’enjeu de l’acte de peindre réside dans la bataille contre l’oubli. La surface, les formes et les couleurs content l’histoire d’un individu face à lui-même. Avec ses incohérences et ses déchirements. Mais aussi, avec la détermination des braves et le courage des pionniers. Pour sa première exposition avec les grands, Joanna Charles Rizk dévoile une personnalité attachante et un talent sûr. Et tout cela enchante et séduit.
Son art abstrait, elle l’a voulu sans titre, pour l’ambiguïté de circonstance mais ses œuvres, bien concrètes, elle les a intitulées Des constructions. Joanna Charles Rizk est la seule Libanaise parmi les 620 participants au Salon des indépendants. Cette prestigieuse manifestation parisienne sans jury ni gagnants dont les cimaises ont vu depuis 1884 des milliers de peintres...