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Actualités - CHRONOLOGIE

Liberté d'expression - Le procès s'ouvre aujourd'hui Appel de Human Rights Watch au respect des droits de Marcel Khalifé(photo)

L’organisation américaine des droits de l’homme Human Rights Watch a appelé hier mardi la justice libanaise à s’appuyer sur les conventions internationales des droits de l’homme pour rejeter les accusations d’«avilissement de l’islam» portées contre le chanteur-compositeur Marcel Khalifé. Human Rights Watch souligne que l’œuvre de Khalifé, qui doit comparaître aujourd’hui mercredi, devant le tribunal, «est protégée par la Convention internationale sur les droits civils et politiques, à laquelle le Liban a adhéré et qu’il se doit de respecter». «Cette affaire constitue un défi direct au droit à la liberté d’expression au Liban. La Cour a la possibilité d’établir un important précédent légal en prononçant un verdict en sa faveur», a estimé l’organisation internationale dans un communiqué distribué à Beyrouth. Human Rights Watch précise que «l’article 19 de cette convention garantit la liberté d’expression aux individus, ce qui comprend la liberté (...) de diffuser des informations et des idées de toutes sortes (...) par écrit ou sous une forme artistique, à travers les médias de leur choix». Marcel Khalifé est accusé d’avoir porté atteinte à l’islam pour avoir mis en musique et chanté un poème du Palestinien Mahmoud Darwich, comprenant un verset du Coran. Il risque jusqu’à trois ans de prison. Amnesty International avait déjà appelé, jeudi, les autorités libanaises à retirer les accusations contre Khalifé. Les poursuites ont été engagées à la suite d’une plainte de Dar el-Fatwa. Le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, a lui aussi déclaré que la mise en musique du Coran était un acte «condamnable». L’action en justice a soulevé une vague de protestations au Liban et à l’étranger, notamment de la part d’intellectuels arabes. La polémique suscitée à ce sujet est montée d’un cran la semaine dernière avec la publication par un groupe de religieux sunnites d’un communiqué appuyant la position des dignitaires musulmans. En outre, une soixantaine d’avocats sunnites se sont opposés au fait que l’affaire ait été prise en charge par l’Ordre des avocats de Beyrouth et de Tripoli, arguant qu’il ne s’agissait pas d’une atteinte aux libertés. «Il n’y a pas eu d’offense car il n’y a pas eu préméditation, et ni la Constitution, ni la loi ne considèrent ce qu’il a fait, mettre un poème en musique et non le Coran, comme étant un crime ou un délit», a-t-on souligné auprès du Comité de défense des libertés publiques relevant de l’Ordre des avocats. Enfin, un millier d’intellectuels, signataires d’une pétition de solidarité avec le chanteur, doivent assister à la première audience du procès qui s’ouvrira ce matin.
L’organisation américaine des droits de l’homme Human Rights Watch a appelé hier mardi la justice libanaise à s’appuyer sur les conventions internationales des droits de l’homme pour rejeter les accusations d’«avilissement de l’islam» portées contre le chanteur-compositeur Marcel Khalifé. Human Rights Watch souligne que l’œuvre de Khalifé, qui doit comparaître...