France - La droite et la gauche s'accusent d'avoir déterré la hache de guerre L'accrochage Chirac-Jospin ouvre une nouvelle étape de la cohabitation(photo)

Le vif accrochage Chirac-Jospin sur les affaires a ouvert, jeudi, une nouvelle étape de la cohabitation entre un président de droite et un Premier ministre socialiste, contraints, dans les mois à venir, de faire taire leurs querelles pour parler d’une seule voix sur la scène internationale. Hier, chaque camp a accusé l’autre d’avoir déterré la hache de guerre. Après la démission du ministre de l’Économie Dominique Strauss-Kahn, le terrain des affaires touchant la droite comme la gauche était devenu mercredi le champ d’affrontement direct entre les deux plus hauts responsables de l’Exécutif. L’attaque de Lionel Jospin, en réponse à une question d’un député sur la MNEF, et la réplique cinglante de Jacques Chirac appelant le chef du gouvernement à la «maîtrise de soi» et au «sang froid», résonnent comme un avertissement de part et d’autre. En mettant pour la première fois implicitement en cause le chef de l’État, le Premier ministre a voulu montrer qu’il n’accepterait pas d’être personnellement entraîné dans une affaire qui éclabousse des responsables socialistes et qu’il était prêt à rendre coup pour coup. En répliquant sans tarder, Jacques Chirac a tenu à réaffirmer son autorité. Il a également mis Lionel Jospin devant ses responsabilités: «Si quelque chose doit être dit, cela doit être dit franchement et clairement» et non par «l’insinuation qui ne sert jamais la vérité».