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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Vers l'adoption de mesures restrictives Le port d'armes sur la sellette

La multiplication ces derniers temps des incidents impliquant l’usage d’armes à feu a amené les responsables à réfléchir sur le problème. Il leur est apparu que les permis de port d’armes délivrés par le ministère de la Défense sont une des causes de cette inquiétante dégradation. La frime aidant, les Libanais se baladent volontiers le pistolet sous la veste ou sous la chemise tombante. Il leur arrive même parfois, souligne un ministre, d’exhiber partout les permis dont ils disposent, comme preuve de leur proximité avec les centres du pouvoir, alors même qu’ils n’ont pas d’arme ! Pour endiguer ce fléau, plusieurs réunions ont groupé dernièrement les ministres concernés, M. Ghazi Zeayter pour la Défense et M. Michel Murr pour l’Intérieur. Mais pourquoi cette prodigalité dans l’octroi des permis ? «Certes, répond un ministre, dans beaucoup de pays évolués, les gens n’ont pas le droit de porter des armes. Aux États-Unis, cela fait l’objet, comme on sait, d’une polémique passionnée. Dans d’autres pays, certaines professions ou certaines catégories sociales ont le droit de porter des armes de défense et souvent on exige qu’elles soient exhibées, comme pour les gardes, afin que nul ne s’y trompe. Ici au Liban, nous avons une situation particulière, à cause de l’occupation israélienne. Il est sans doute préférable qu’à part les éléments de la Résistance opérant au Sud et dans la Békaa occupés, les gens ne soient pas armés. Mais il existe des services sécuritaires qui demandent des permis, qu’on ne peut leur refuser, pour des auxiliaires qu’ils emploient». Ce ministre indique qu’il y a sur le marché quelque 50 000 permis en circulation. «C’est là, souligne-t-il, un chiffre excessif, alarmant. Il faut le réduire d’au moins de moitié. En présence d’un État qui assure bien la sécurité ordinaire, les besoins de protection personnelle ne peuvent pas être aussi élevés. La consolidation de la stabilité intérieure passe d’ailleurs par le désarmement de la population». Le responsable précise que les trois régions les plus fortement dotées en permis sont le Kesrouan, Zghorta et Tripoli. Il ajoute que les députés ou politiciens sont parmi les plus forts demandeurs pour leurs gens. Cette source ministérielle croit savoir qu’à l’aube du nouveau millénaire, les mesures restrictives suivantes vont être prises : –Tout d’abord surtaxer à 500 000 LL le permis de port d’arme, pour qu’il ne soit plus à la portée de tout le monde. Aujourd’hui, cette pièce coûte 200 000 LL, qui d’ailleurs ne sont souvent pas perçues, alors que cette taxe devrait rapporter au Trésor quelque 10 milliards de LL par an. – Suppression du permis toutes armes, seules les armes de poing et non les mitraillettes pouvant être autorisées. – Identification précise sur le permis de la pièce qui est autorisée, avec sa marque, son calibre et son numéro matricule. – Toutes les données devront être engrangées sur computer, y compris en ce qui concerne les munitions prévues pour les pièces autorisées. En cas d’incident, cela permettrait d’identifier l’utilisateur d’une arme. – Interdiction formelle de toute arme, même avec permis, dans des lieux publics comme les squares, les lieux de loisirs ou les sanctuaires. Il reste à savoir dans quelle mesure ces louables dispositions seraient appliquées. Si jamais elles sont prises.
La multiplication ces derniers temps des incidents impliquant l’usage d’armes à feu a amené les responsables à réfléchir sur le problème. Il leur est apparu que les permis de port d’armes délivrés par le ministère de la Défense sont une des causes de cette inquiétante dégradation. La frime aidant, les Libanais se baladent volontiers le pistolet sous la veste ou sous...