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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Le régime s'efforce de jouer les conciliateurs Le dialogue généralisé semble toujours impossible

Les partisans de la ligne Hoss doivent avoir des sueurs froides. Les deux heures et demie d’entretiens à l’Élysée du Dr Bachar el-Assad avec le président Jacques Chirac, grand ami du président Rafic Hariri sont venues s’ajouter aux deux heures d’échanges que l’ancien Premier ministre a pu avoir le même jour avec le président Émile Lahoud qui, quelque temps auparavant avait conféré avec l’autre grand pôle de l’opposition taëfiste, M. Walid Joumblatt. La réaction virulente du président du Conseil à ces approches montre du reste combien il peut se sentir préoccupé. Au point de ne pas bien réaliser que, peut-être, ses attaques contre l’opposition parce qu’elle traite avec Baabda et non avec lui peuvent ne pas être appréciées en haut lieu. En effet, un dialogue ne se fait pas à sens unique, sinon ce serait un monologue. Quand il emploie ce terme dans un esprit critique M. Hoss s’en prend, sans le vouloir, aux deux parties ensemble, non à une seule comme il l’entend. Or en rencontrant les pôles de l’opposition, le chef de l’État assume parfaitement sa vocation d’arbitre et de conciliateur au-dessus de la mêlée, soucieux de promouvoir les intérêts du pays. Lesquels intérêts commandent que les Libanais resserrent les rangs, face aux échéances régionales majeures qui les attendent et colmatent les brèches sur le front politique intérieur. C’est ce thème précis que le président de la République a développé lors du dernier Conseil des ministres. Il a souligné que le débat politique devait s’élever au niveau d’une vraie responsabilité prenant en compte avant tout l’intérêt public. Le général Lahoud a ajouté que le dialogue entre le gouvernement et ses adversaires, entre les loyalistes et les opposants, ne devait pas être rompu. Car cela porterait atteinte à l’intérêt public inspiré de l’esprit du système démocratique. Il a répété que l’unité nationale est indispensable pour faire face aux défis intérieurs et régionaux. Les divergences de vues, a dit le président Lahoud, sont certes normales en démocratie mais ne doivent pas empêcher que les efforts de tous convergent pour servir l’intérêt national bien compris. La présidence de la République tente donc de recoller les morceaux. D’abord pour parer à la menace israélienne d’un retrait «unilatéral», qui pourrait causer des problèmes divers à ce pays. Ensuite pour assurer dans le meilleur délai la normalisation intérieure avec le retour des déplacés de la montagne. Et enfin pour permettre la mise en place consensuelle, tout à fait nécessaire, d’une nouvelle loi électorale. Or c’est cet enjeu qui embrase les passions et focalise l’attention des professionnels de la politique bien plus que ne saurait le faire le sort du pays, mis en balance dans l’affaire du Sud. Dans ce cadre précis, les positions paraissent aussi inconciliables que les intérêts en jeu. Dans ces conditions, les efforts de conciliation déployés par le régime risquent de ne pas aboutir. D’autant que sa marge de manœuvre est limitée par des considérations objectives : chef des pouvoirs, le président ne peut se désolidariser du gouvernement et d’ailleurs il ne le souhaite pas. Bien qu’il ne soit peut-être pas très approprié que le président du Conseil se déchaîne contre une personnalité donnée au moment même où elle est reçue à bras ouverts à Baabda. Et d’autre part, le chef de l’État peut ne pas beaucoup apprécier que les opposants qu’il rencontre lui disent qu’ils ne veulent pas parler avec le gouvernement. Mais cette situation n’est pas sans issue : le sort du Cabinet et de la loi électorale se décidera, probablement en un clin d’œil, quand la situation régionale sera clarifiée. On saura alors s’il va y avoir un Cabinet spécial des élections. Et le cas échéant, si la direction en sera également confiée à M. Sélim Hoss ou à un neutre.
Les partisans de la ligne Hoss doivent avoir des sueurs froides. Les deux heures et demie d’entretiens à l’Élysée du Dr Bachar el-Assad avec le président Jacques Chirac, grand ami du président Rafic Hariri sont venues s’ajouter aux deux heures d’échanges que l’ancien Premier ministre a pu avoir le même jour avec le président Émile Lahoud qui, quelque temps auparavant avait...