Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Circulation - Des contraventions pour excès de vitesse et alcoolémie Roulez moins vite, des radars veillent(photo)

Ca y est, les autorités ont enfin décidé de réagir contre l’hécatombe sur les routes : quinze morts par mois selon les chiffres officiels – bien plus selon les associations travaillant sur le terrain. Des alcotests et des radars ont été mis à la disposition des agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) pour lutter contre les deux principales causes d’accidents de la circulation au Liban : la vitesse et l’alcool au volant. Des automobilistes tantôt éberlués, tantôt ennuyés, tantôt en colère, se sont pliés aux premières injonctions essais des agents devant les journalistes. Mieux vaut tard que jamais, mais espérons que ces mesures donneront naissance à une stratégie complète et qu’elles seront durables. Attention donc ! Des radars mobiles à l’intérieur des voitures des FSI permettront aux agents de vous intercepter pour excès de vitesse. Jusqu’à nouvel ordre, un barrage sera dressé invariablement à quelques mètres de l’endroit où le radar est placé. Le contrevenant sera donc arrêté par les FSI après le constat d’excès de vitesse. Une photo du véhicule et de ses occupants est prise en même temps que l’enregistrement de la vitesse. Les radars seront surtout placés sur les autoroutes. Ils ont été mis effectivement en service il y a quatre jours. Des automobilistes ont fait les frais des nouvelles mesures samedi à quatre heures, sur l’autoroute de Halate. Quelques dizaines de voitures ont été interceptées pour excès de vitesse. Les conducteurs ont vu leur permis de conduire confisqué. Ils le récupéreront après paiement d’une amende allant de 125 à 250 mille livres libanaises. C’est le président du tribunal de la circulation qui décide du montant. Le lieutenant Amer Abou Daher a déclaré que «le but de ces opérations est de réduire le nombre des victimes des accidents dus à la vitesse». Il a ajouté : «Des panneaux de limitation de vitesse ont été placés sur les autoroutes, mais ils sont encore inégalement répartis. Dans les endroits où il n’y a aucun panneau, nous pénaliserons les contrevenants selon la vitesse maximale qui est de 100/heure. Il y a évidemment une marge de grâce et qui peut aller jusqu’à 110. Sur les autres routes, il y aura également une marge. Personne ne pourra se plaindre d’avoir été injustement traité !». Ces mesures ne s’appliquent pas aux ambulances et aux convois ayant une mission spéciale. Rappelons que la vitesse est limitée en gros à 100 km par heure sur les autoroutes, 80 sur les routes de montagne et 60 dans les routes intérieures. Il faut noter cependant que les routes au Liban ne sont pas classifiées selon des normes internationales bien précises. Les réactions Les réactions des automobilistes interceptés samedi a varié entre l’étonnement, la panique, l’incrédulité, la colère, l’ennui, la résignation, la révolte ou le défi. Ils n’avaient pas entendu parler du lancement de cette campagne ou alors ne l’avait pas prise au sérieux. «Je m’attendais un peu à ce qu’ils m’arrêtent, je roulais à du 160 km/heure», confie un jeune homme. «De toute façon, je ne compte pas aller moins vite dorénavant. En tout cas, il faut attirer l’attention des agents sur le fait qu’il n’y a pas assez d’indications de limite de vitesse sur les routes !». Un garçon de 18 ans croyait que «les mesures de sécurité ne seront adoptées que le mois prochain». Il roulait à du 120 et sa voiture a été confisquée parce qu’il n’a pas son permis de conduire… Une femme complètement paniquée refuse de s’adresser aux journalistes alors qu’un père de famille se plaint déjà que «le radar a fait une erreur, je roulais à peine à 100 à l’heure». Il ajoute : «C’est cet automobiliste qui a dû me dépasser au niveau du radar. La machine a alors inscrit la même vitesse pour nous deux». Il pourra demander les preuves plus tard. Malgré les protestations et l’étonnement général, tous les automobilistes interceptés devront dorénavant payer leur contravention avant de récupérer leur permis de conduire. Ils ont une heure pour ramener leur véhicule à la maison à partir du moment où ils sont arrêtés. Les radars étant mobiles, ils pourront être placés par les FSI à tout endroit et à tout moment. Quant aux alcotests, ils ont été utilisés pour la première fois vendredi quand les FSI ont dressé un barrage au sortir du tunnel de Nahr el Kalb, de minuit à trois heures du matin. Aucun taux d’alcoolémie supérieur à 8 mg par décilitre de sang (la limite) n’a été enregistré lors des tests (la voiture aurait été confisquée). Les automobilistes (choisis de manière aléatoire il faut le dire) se sont pliés avec plus ou moins bonne grâce au test qui consiste soit à souffler dans un ballon, soit à prélever de la salive et la mesurer à l’aide d’un petit appareil qui ressemble à s’y méprendre à un thermomètre. Les agents ont assuré que les petits appareils en plastique étaient jetables. Autre bonne nouvelle : il n’y aura pas de nouveaux barrages, les FSI devant utiliser ces alcotests seulement quand ils le jugent nécessaire.
Ca y est, les autorités ont enfin décidé de réagir contre l’hécatombe sur les routes : quinze morts par mois selon les chiffres officiels – bien plus selon les associations travaillant sur le terrain. Des alcotests et des radars ont été mis à la disposition des agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) pour lutter contre les deux principales causes d’accidents...