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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Environnement - Séminaire sur une politique nationale rationnelle Débat houleux sur le traitement des déchets hospitaliers

La grande conférence-débat sur une politique nationale pour la gestion des déchets, qui s’est déroulée à l’hôtel Summerland sur l’invitation des ministères de l’Environnement et des municipalités, du Conseil de développement et de reconstruction (CDR) et de la Banque mondiale (BM), a poursuivi ses travaux samedi. Alors que les discussions de vendredi avaient porté sur les ordures ménagères, les débats du second jour étaient axés sur les déchets hospitaliers et industriels dangereux. Au premier jour de la conférence, une nette tendance à favoriser la solution des problèmes posés par les décharges sanitaires a été remarquée chez les organisateurs, notamment les représentants de la BM et du CDR. Durant la seconde journée, c’est l’incinération pour les déchets hospitaliers notamment, qui a été fortement recommandée par les intervenants, les conférenciers ayant considéré que les déchets industriels n’étaient pas en quantité assez importante pour nécessiter une solution aussi urgente que les premiers. Là aussi, les participants au colloque ont émis des critiques sur les différents points, bien que les débats aient été moins «passionnés» que le jour précédent. Franck Van Woerden, représentant de la société de consultants Tebodin qui a été chargée par la BM d’effectuer une étude sur les déchets industriels au Liban, a soulevé des protestations quand il a estimé que ces déchets dangereux ne dépasseraient pas 7 000 tonnes par an. Il a par ailleurs détaillé les processus de traitement : séparer des ordures ménagères, recycler ce qui est recyclable, créer une décharge spécialisée pour les déchets dangereux (3 à 5 ans et 4,8 millions de dollars pour être installée). La discussion qui a suivi a surtout porté sur les chiffres avancés par le représentant de Tebodin qui ont été contestés. Le point de vue des experts et des environnementalistes était que le volume de déchets industriels dangereux était supérieur à celui que M. Van Woerden a avancé, posait donc plus un problème urgent, nécessitant une solution durable et non temporaire. Le genre de déchets envoyés à une décharge spéciale a également fait l’objet d’une discussion, comme les résidus d’huile par exemple. La seconde conférence, concernant les déchets hospitaliers, a provoqué encore plus de remous. Paul Fletcher, représentant de la société de consultant ERM chargée par le CDR d’une étude sur le traitement des déchets hospitaliers, a passé en revue différentes techniques considérées dans l’étude. Il est arrivé aux conclusions suivantes : il faut, pour le Liban, un incinérateur central parce que, selon lui, il s’agit de la seule technique susceptible d’éliminer tous genres de déchets, à l’exception des restes radioactifs et de certains aérosols. Le coût d’un tel équipement a été estimé à 7,8 millions de dollars. L’incinération a été très critiquée par certains intervenants, qui ont considéré que cette technique était polluante quelles que soient les mesures de sécurité dont elle était accompagnée. Une question sur les émissions de gaz est restée sans réponse. Le débat houleux sur le traitement des déchets hospitaliers n’est d’ailleurs pas nouveau. Il faut préciser que certains grands hôpitaux de la ville ont déjà un appareil de décontamination des déchets qui consiste à transformer les restes hospitaliers dangereux (à peu près 20 % du total des déchets) en ordures banales qui sont disposées avec les détritus ménagers. Mais le débat sur une politique nationale à ce sujet se poursuit toujours, les arguments ne manquant pas d’un côté comme de l’autre. Pendant ces deux jours de séminaire, la BM, principale source de financement des projets futurs de gestion de déchets dans le pays, est apparue comme un véritable meneur de jeu. Certes, les experts et principaux intéressés étaient largement présents et tous les avis ont été donnés. La question est de savoir si les protestations, nombreuses notamment dans le cas des décharges sanitaires prévues dans le pays, infléchiront un tant soit peu le cours des projets et le point de vue de leurs réalisateurs.
La grande conférence-débat sur une politique nationale pour la gestion des déchets, qui s’est déroulée à l’hôtel Summerland sur l’invitation des ministères de l’Environnement et des municipalités, du Conseil de développement et de reconstruction (CDR) et de la Banque mondiale (BM), a poursuivi ses travaux samedi. Alors que les discussions de vendredi avaient porté...