Chine - L'ambassadeur américain en situation d'otage L'Otan s'explique, mais Pékin ne décolère pas

L’Otan et les Occidentaux ont tenté de calmer le jeu après le bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade, en multipliant durant le week-end regrets et explications dans l’espoir d’apaiser la colère de Pékin et Moscou. Pendant ce temps, les manifestations antiaméricaines se multipliaient en Chine, l’ambassadeur des États-Unis James Sasser allant jusqu’à déclarer que le personnel de la mission diplomatique à Pékin ainsi que sa propre famille étaient en «situation d’otages» dans l’ambassade «assiégée». Le bombardement de l’ambassade de Chine est dû à une «information erronée» des services de renseignements, a expliqué le porte-parole de l’Otan, Jamie Shea. Selon le secrétaire américain à la Défense William Cohen et le chef de la CIA George Tenet, «il ne s’agit ni d’une erreur du pilote, ni d’une erreur mécanique». «Une information erronée a engendré une erreur dans le ciblage initial du bâtiment», ont-ils expliqué dans une déclaration commune. Les dirigeants occidentaux ont déploré ce bombardement, que le président américain Bill Clinton a qualifié de «tragique erreur». En dépit de ces explications, des manifestations qui ont rassemblé plus de 200 000 personnes se sont déroulées en Chine, pour la deuxième journée consécutive. À Pékin, un défilé rassemblant 100 000 personnes a eu lieu devant les ambassades de Grande-Bretagne et des États-Unis. Cette manifestation, de loin la plus importante en Chine depuis le «Printemps de Pékin» en 1989, s’est déroulée sous la surveillance de milliers de policiers. Tout en épargnant Belgrade, l’Otan a poursuivi comme elle l’avait annoncé ses bombardements, visant dans la nuit de samedi à dimanche plusieurs cibles dans le centre de la Serbie et notamment des relais de la chaîne de télévision officielle serbe, RTS. Dimanche, six fortes explosions ont été entendues dans les environs de Pristina, chef-lieu du Kosovo.