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Actualités - CHRONOLOGIE

Cinéma - Nouveau film de Luc Besson Jeanne d'Arc encore

Après les fonds marins, les couloirs du métro, les faubourgs new-yorkais, Luc Besson s’immerge dans l’histoire de France avec Jeanne d’Arc (1412-1431), dont il fait une guerrière bigote et énergique mais en proie aux doutes. Sa Jeanne, qui sort en première mondiale le 27 octobre en France, en Suisse et en Belgique, est Milla Jovovich, mannequin et chanteuse, qui était déjà la vedette de son précédent film, Le cinquième élément. Elle prête sa silhouette longiligne à la bergère de Domrémy devenue guerrière pour suivre sa conscience, plutôt que ses voix. Besson a construit son film en trois parties chronologiques – mais très différentes par le style –, l’enfance, les batailles, le procès. Son propos n’est pas de suivre à la lettre l’histoire de la future sainte : par exemple, on n’est pas sûr que la sœur aînée de la petite campagnarde ait été assassinée et violée par des Anglais en maraude, ce qui expliquerait peut-être l’énergie de Jeanne à les renvoyer sur leur île. La petite fille passe beaucoup de temps à l’église, court dans les champs, dialogue avec le ciel, et trouve une épée qui la confirme dans sa vocation. Dialogue en anglais Le réalisateur fait l’impasse sur la rencontre de Vaucouleurs et on retrouve la jeune fille sur la route de Chinon, où elle va reconnaître le dauphin (joué par John Malkovich), précédée déjà de sa légende, les prophéties et horoscopes annonçant l’arrivée prochaine d’une bergère de Lorraine capable de mettre fin à la guerre. Cet épisode est très réussi mais on se demande parfois si on ne s’est pas trompé de film, Faye Dunaway en reine douairière s’étant fait la tête de Virna Lisi dans La reine Margot. Là on retombe dans l’Histoire : le futur roi donne des vivres et une armée à la bergère qui va conduire la prise d’Orléans. C’est le morceau de bravoure du film, avec les boulets énormes, les masses d’armes, l’huile bouillante, les combats au corps à corps, filmés au plus près, dans le fracas, le sang, les blessures horribles. Les hommes de guerre sont très convaincants, notamment Dunois (joué par Tchéky Karyo) et Gilles de Rais (Vincent Cassel), d’abord amusés puis subjugués par la jeune amazone. Jeanne-Milla change alors de registre car le spectacle du massacre la fait douter de ses voix intérieures : Est-ce que Dieu a voulu ça ? Le film lui aussi change de ton avec le procès, l’inévitable évêque Cauchon (Timothy West), et surtout la conscience de Jeanne qui s’incarne dans un moine sévère encapuchonné de bure (Dustin Hoffman). Milla Jovovich est de tous les plans, mais elle est superbement entourée de «grands» seconds rôles, dont Pascal Greggory, Andrew Birkin (également coscénariste), Desmond Harrington (jeune acteur de Brooklyn dont c’est le premier rôle au cinéma). Le film est tourné en anglais, ce qui, relève Luc Besson, n’est pas si loin de la vérité historique puisqu’à l’époque, la France était occupée depuis près de 80 ans par les Anglais. C’est aussi un atout supplémentaire pour la carrière internationale du film sur l’héroïne française, dont le titre original est The Messenger : The Story of Joan of Arc, qui dure deux heures quarante minutes et sort aux États-Unis le 12 novembre.
Après les fonds marins, les couloirs du métro, les faubourgs new-yorkais, Luc Besson s’immerge dans l’histoire de France avec Jeanne d’Arc (1412-1431), dont il fait une guerrière bigote et énergique mais en proie aux doutes. Sa Jeanne, qui sort en première mondiale le 27 octobre en France, en Suisse et en Belgique, est Milla Jovovich, mannequin et chanteuse, qui était...