France - Procès en abus de confiance Un prêtre accusé d'avoir escroqué les soeurs basiliennes chouérites

Deux ans de prison, dont un avec sursis et une amende de 15 245 euros ont été requis jeudi en France à l’encontre d’un prêtre libano-belge, soupçonné d’avoir commis un abus de confiance de près d’un million de FF au détriment de l’association caritative suédoise Erikshjalpen. Le tribunal rendra son jugement en délibéré le 2 décembre. L’archimandrite Jean Ibrahim Van Buggenhout, 39 ans, prêtre de l’Église melkite, a comparu libre devant le tribunal correctionnel de Bordeaux (sud-ouest) après avoir fait opposition d’un précédent jugement, le condamnant par défaut à un an de prison pour les mêmes faits. La justice le soupçonne d’avoir conservé entre 1989 et 1990 près d’un million de francs provenant d’une subvention de 206 000 dollars versée par l’association suédoise à la Congrégation libanaise des sœurs basiliennes chouérites dont il était l’intermédiaire. Ces fonds étaient destinés à financer la construction d’une école chrétienne au Liban-Nord. Dans son réquisitoire, le procureur, Christian Vennetier, a estimé que le délit d’abus de confiance est constitué et il a demandé au tribunal de condamner le prêtre en prenant en compte son «extrême mauvaise foi». L’association suédoise, partie civile, a accusé le prévenu, par la voix de Me Bruno de Gastines, du barreau de Bordeaux, de s’être «mis les 206 000 dollars dans la poche». La défense, représentée par Me Mireille Dupont, du barreau de Bruxelles, et Me Philippe Havez (Paris), a conclu à la relaxe de l’ecclésiastique en arguant notamment de la prescription des faits et des cinq mois de détention préventive déjà effectués par leur client. Le prévenu qui, habillé en prêtre, s’est présenté au tribunal comme le secrétaire particulier de l’archevêque de Tripoli tout en préparant un doctorat de droit privé à Perpignan (sud de la France), a nié les faits qui lui sont reprochés.