France - Un retour à une situation de droit, affirme Chirac Cavale ratée : Papon rattrapé par la justice

Maurice Papon, remis à la justice française par les autorités suisses, est arrivé hier en hélicop- tère peu après 21h30 à la maison d’arrêt de Fresnes pour y purger, à 89 ans, dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crime contre l’humanité. L’ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde avait disparu le 11 octobre en toute légalité, ce que les autorités judiciaires et gouvernementales françaises ont eu du mal à faire comprendre à l’opinion publique. Il n’est entré officiellement dans l’illégalité que jeudi à 17h00, instant auquel la condamnation prononcée le 2 avril 1998 par la cour d’assises de la Gironde est devenue définitive, la Cour de cassation l’ayant déchu de son pourvoi pour ne s’être pas constitué prisonnier. Jeudi soir, des policiers du canton de Berne, informés de sa présence dans la luxueuse station de sports d’hiver de Gstaadt, se sont rendus à l’hôtel, où Maurice Papon se cachait sous le nom de Robert de la Rochefoucauld. Le patron l’a appelé en lui disant qu’un fax l’attendait à la réception. Le vieil homme est tombé dans le piège. Après une crise de tachycardie, il a été admis dans la nuit à l’hôpital de Berne. Hier, en fin de soirée, un hélicoptère est venu le chercher pour le ramener en France à la maison d’arrêt de Fresnes. Un médecin devait aussitôt l’examiner, pour décider de son éventuelle admission à l’hôpital pénitentiaire qui jouxte la prison. À l’issue de l’affaire, le président Chirac a conclu que l’arrestation de Papon représentait «un retour à une situation de droit».