Vient de paraître Rafic Hariri, un homme d'affaires Premier ministre, par René Naba

Les Éditions L’Harmattan publient début novembre 1999 un nouvel ouvrage de René Naba intitulé Rafic Hariri, un homme d’affaires Premier ministre, dans lequel le journaliste français d’origine libanaise dresse le portrait en même temps que le bilan de vingt ans de vie politique de l’ancien Premier ministre libanais (1978-1998), ainsi que le bilan diplomatique de la France au Moyen-Orient au cours du dernier quart du XXe siècle. «Un quart de siècle après la sinistre fusillade de Ain el-Remmaneh, le 13 avril 1975, qui marque le début des hostilités, la guerre du Liban apparaît comme l’histoire d’un incommensurable gâchis et le Liban un gigantesque cimetière des illusions perdues (...) L’éviction du milliardaire libano-séoudien sanctionne l’échec d’une politique fondée sur le trop grand étalage du pouvoir insolent de l’argent», écrit notamment René Naba dont l’ouvrage paraît à l’occasion du premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Émile Lahoud, alors que la France, grande perdante de la dernière bataille présidentielle libanaise, selon l’auteur, déploie une intense activité diplomatique avec la double visite de Mme Lionel Jospin et Hubert Védrine à Beyrouth en vue de reconquérir le terrain perdu au Liban. Parmi les autres sujets évoqués dans ce livre, conforté par des documents, figurent notamment la théorie du domaine réservé à la libanaise, c’est-à- dire le partage des butins de la République entre «le double H tandem Hariri-Hraoui», selon l’expression de l’auteur, ainsi que l’empire médiatique de Rafic Hariri notamment «Radio-Orient : un pavillon de complaisance dans une zone de non-droit», et des portraits du mentor de Hariri, Johnny Abdo, «l’homme de l’ombre par excellence», de «l’inoxydable» Najah Wakim, «opposant structurel et tombeur de l’entrepreneur pétromonarchique», et naturellement du général Émile Lahoud, «l’antidote, un des rares hommes politiques libanais de premier plan à n’avoir pas succombé aux séductions matérielles du milliardaire». Le volet français comporte les déboires de la filière afro-libanaise de la chiraquie d’entreprise. Avec en bouquet final de cet ouvrage, le chapitre 8 «Hariri, Chirac, la France et le Liban : le récit d’une Bérézina diplomatique». René Naba, qui dédie son ouvrage «aux innocents au regard d’enfant perdu, au Liban soubresaut de l’histoire en sursaut, revendique comme une dette d’honneur à l’égard de son pays d’origine la réalisation de cet ouvrage, comme une marque de solidarité avec sa population, une contribution civique à la génération des Libanais de l’an 2000». Journaliste pendant 30 ans, d’abord à l’Agence France Presse (1969/1989), comme correspondant au bureau régional de l’AFP à Beyrouth, puis au siège central de l’agence en tant que responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique, enfin comme conseiller du directeur général de RMC-Moyen-Orient pour l’information (1989/94), René Naba est l’auteur d’un livre Guerre des ondes-Guerre des religions, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen (Editions L’Harmattan-1998), ouvrage de géostratégie de la communication dans la sphère méditerranéenne, et de deux autres études : – «L’identité française en crise» (Revue Islam de France no4 - 1999) – «Les médias libanais face aux défis du XXIe siècle : la communautique et la mondialisation» (Les Cahiers de l’Orient, no 52, quatrième trimestre 1998).