Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Un conducteur roué de coups L'escorte de Mahmoud Awad tire sur un bus (photo)

Les Libanais ne sont pas réputés pour être très courtois au volant. Et encore moins patients à l’égard d’autres conducteurs. Mais ce qui s’est passé hier à la corniche de Mazraa dépasse tout entendement : les gardes du corps de M. Mahmoud Awad, député de Jbeil, ont tiré sur un bus des transports en commun et battu le chauffeur sous prétexte que son véhicule bloquait le convoi du parlementaire. L’incident s’est produit dans la matinée, lorsque les trois voitures du convoi de M. Awad ont tenté de se frayer un chemin sur l’artère congestionnée de la corniche de Mazraa. Selon des sources judiciaires, les conducteurs du convoi, bloqués derrière le bus, se sont mis à klaxonner furieusement pour que le chauffeur du véhicule leur ouvre le passage. Celui-ci leur a toutefois expliqué qu’il lui était impossible d’avancer. Pour toute réponse, les gardes du corps ont mis pied à terre et se sont mis à taper de violents coups de poing sur le flanc du bus immobilisé. Pour intimider davantage le conducteur, l’un d’eux a tiré au moins cinq coups de feu sur le véhicule, semant la panique parmi les passagers, selon les mêmes sources. Les gardes de M. Awad, lequel se trouvait dans le convoi, ont ensuite roué de coups le conducteur, Mohammed Abdel Anbar, qui a été blessé au visage. Selon des témoins, indignés par le comportement inqualifiable des gardes du corps du parlementaire, ce dernier aurait donné l’ordre à ses hommes de battre le chauffeur après l’avoir abreuvé d’injures. Mais M. Awad a donné une version différente des faits. Il a affirmé qu’il se rendait de Mazraa au Parlement à bord de sa Range Rover lorsqu’il a été surpris au niveau de la caserne Hélou par deux bus des transports en commun qui roulaient à tombeau ouvert. «Chacun d’eux tentait de doubler l’autre. C’est à ce moment-là que mon garde du corps est descendu de voiture et a demandé au chauffeur de se garer sur le bas-côté de la route. Mais ce dernier n’a pas obtempéré. Mon garde du corps s’est alors agrippé au rétroviseur pendant que le bus poursuivait sa course folle, le traînant avec lui. Un deuxième membre de mon escorte a alors tiré des coups de semonce. Le bus a poursuivi son chemin et mon garde du corps a tiré sur les pneus obligeant ainsi le conducteur à s’arrêter. C’est à ce moment-là que la rixe a eu lieu», a déclaré le député, ajoutant qu’il comptait porter plainte contre les deux chauffeurs. Le député a été toutefois contredit par les passagers du bus et les personnes qui ont assisté, incrédules, à la scène. «Ils ont sommé le chauffeur de leur ouvrir le passage, mais comme ce dernier ne pouvait pas avancer, ils ont sorti leurs armes et ont mitraillé le bus. Nous nous sommes alors jetés à plat ventre dans le véhicule», a rapporté un des passagers. L’indignation était générale parmi les témoins. «Ils étaient apparemment pressés d’aller libérer le Liban-Sud», a ironisé un passant. «Il (le député) a proféré des injures que j’aurais honte de répéter», a ajouté un autre scandalisé. «Un député est-il différent de nous citoyens, et a-t-il le droit de nous battre ?» s’est écrié un troisième. Pour protester contre le comportement de l’escorte de M. Awad, des chauffeurs de bus ont coupé la voie dans les deux sens à Mazraa. Quant aux gardes du corps du député, ils ont été arrêtés et déférés devant le juge Joseph Maamari, procureur général près la cour d’appel de Beyrouth.
Les Libanais ne sont pas réputés pour être très courtois au volant. Et encore moins patients à l’égard d’autres conducteurs. Mais ce qui s’est passé hier à la corniche de Mazraa dépasse tout entendement : les gardes du corps de M. Mahmoud Awad, député de Jbeil, ont tiré sur un bus des transports en commun et battu le chauffeur sous prétexte que son véhicule bloquait...