Environnement - Militaires déchaînés, militants battus, journalistes menés en bateau Sit-in de Greenpeace : le dérapage (photo)

Des militants d’une organisation de protection de l’environnement roués de coups par des militaires pour la simple raison qu’ils souhaitaient organiser un sit-in de protestation contre la pollution de la mer : la scène se passe non pas dans une république bananière éloignée, mais bel et bien au Liban. Plusieurs militants de Greenpeace ont fait les frais hier de cette triste réalité en voulant organiser un sit-in devant une usine du Liban-Nord dont les déchets industriels, affirment-ils, polluent la mer. Ces militants ont été repoussés manu militari par l’unité militaire préposée à la garde du quai relevant de l’usine en question. Les violentes échauffourées qui se sont produites ont fait plusieurs blessés. Les volontaires de Greenpeace étaient accompagnés de journalistes dont les caméras ont été brisées et confisquées par les militaires. Si le comportement des forces de l’ordre est particulièrement répréhensible sur ce plan, l’attitude de Greenpeace dans cette affaire laisse également perplexe : les journalistes et photographes ont ainsi été «menés en bateau», dans toute l’acception du terme. Ils avaient été conviés à une tournée en mer pour constater les effets de la pollution, mais ils ont été mis, en réalité, devant un fait accompli, celui d’être témoins d’un sit-in dont ils n’avaient pas été informés. Il reste que l’attitude inqualifiable des forces de l’ordre a provoqué une vive réaction de la part du président Émile Lahoud qui a ordonné – fait sans précédent – l’ouverture d’une enquête pour dévoiler les responsables des échauffourées d’hier.