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Actualités - REPORTAGES

Parcours tumultueux, mais la mémoire a été préservée ...

En mai 91, la mission de l’Unesco en visite au Liban, a évalué à un million de dollars le coût des travaux pour l’étanchéité du musée. D’autre part, une étude préliminaire établie par l’ancien ministre Amine el-Bizri et Pierre el-Khoury chiffre à quatre millions la remise en état de l’édifice, avec tous les développements récents de la muséologie. Ces zéros qui s’alignent dépassent les possibilités du Trésor libanais. Et par conséquent celles de la DGA dont le budget annuel à cette époque ne dépassait pas les 100 000 dollars. Pour exécuter un plan d’urgence (clôtures, fenêtres, portes...), 150 000 dollars seulement sont alloués au CDR, en 92. Un musée, cela n’est jamais une priorité, c’est évident. Pour beaucoup même, cela n’a rien de vivant. Ils ne voient pas l’intérêt que peut offrir le sommeil en caveau d’Achille, Priam, Demeter ou Koré. Pourtant sauvegarder notre mémoire et ne pas renier le passé restera l’atout majeur de notre lutte pour reconstruire le Liban. Dès lors pour mener ce projet à bonne fin, la Fondation nationale du patrimoine met en œuvre une campagne de collecte de fonds auprès du public libanais et à l’étranger pour la reconstruction du musée. La Fondation lance un programme de prise de conscience auprès de l’opinion publique. Des mécènes se manifestent dès 93. L’ingénieur Antoine Salamé offre l’étanchéité des terrasses et de la toiture. Une brochure est conçue par Raymond Audi afin de sensibiliser la population au passé et au rôle du musée. Dans ce sens toujours, une exposition photographique, sponsorisée par Toufic Assaf est organisée le 22 novembre 1993, au musée sur le thème “Patrimoine déraciné. Le musée national hier et aujourd’hui”. Sur le thème “Reconstruire le musée”, une autre manifestation, regroupant les œuvres de grands peintres internationaux s’est déroulée au musée Sursock. Le récit d’un pèlerin russe, mis en scène par Michael Lonsdale, a été joué au profit du musée. Mais la liste est longue. À Londres aussi les Libanais s’activent. Mme Claude Doumit Serhal crée un comité de sponsors pour parrainer certains volets de la reconstruction du musée et des locaux de la Direction générale des antiquités. Entre-temps, des institutions internationales s’intéressent à l’initiative. L’Unesco et le Pnud signent avec le gouvernement un projet dont l’objectif immédiat est de contribuer au renforcement des structures de la DGA. En résumé, le protocole se présente comme suit : création de zone de stockage ; et de conservation pour les objets du musée ; inventaire de tous les objets appartenant à la DGA ; recrutement et formation du personnel ; restauration et équipement des locaux… L’ambassade de Grande-Bretagne offre quelques équipements de laboratoires. Marseille un set d’ordinateurs. En 1994, le budget alloue à la DGA environ un milliard de livres libanaises (600 000 dollars) pour restaurer la façade du musée. Les travaux débutent en février 1995. Les techniques de pointe sont utilisées pour cette remise en état. Fin 1995, la façade retrouve sa forme et sa couleur d’origine, balayant les stigmates de la guerre. En 1996, les travaux de rénovation du rez-de-chaussée commencent. En 97, les sarcophages, les statues et les mosaïques sont débarrassées de leur chape de béton. En prélude à l’inauguration du 25 novembre 1997, qui se déroulera en grande pompe et en présence de toute la République, quelque 70 pièces importantes sont mis en scène par le scénographe-architecte Jean-Michel Wilmott. Le musée revit. Il devient le passage obligé de tout citoyen libanais, mais aussi de tout étranger en visite au Liban.
En mai 91, la mission de l’Unesco en visite au Liban, a évalué à un million de dollars le coût des travaux pour l’étanchéité du musée. D’autre part, une étude préliminaire établie par l’ancien ministre Amine el-Bizri et Pierre el-Khoury chiffre à quatre millions la remise en état de l’édifice, avec tous les développements récents de la muséologie. Ces zéros...