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Actualités - CHRONOLOGIE

Comment le général s'est jeté dans la gueule du loup ...

Un an après son départ de Santiago, le 22 septembre 1998, les motifs du voyage en Europe de l’ex-dictateur Augusto Pinochet, retenu à Londres à la demande de la justice espagnole, restent un mystère, tout comme le manque de précautions ayant entouré son déplacement. «Je me sens trahi», déclara Pinochet après son arrestation. Pinochet, ex-chef de l’armée et sénateur à vie, faisant l’objet d’une demande d’extradition espagnole qui sera examinée à partir de lundi par la justice britannique, avait quitté son pays sous une triple protection : sa vieille amitié avec les Britanniques, ses gardes du corps militaires et un passeport diplomatique qui devait assurer son immunité en tant que parlementaire. Le voyage «est privé et durera 10 jours», avait alors annoncé un communiqué de son secrétariat au Sénat. Au milieu de la tourmente déclenchée par sa détention de facto, le 16 octobre dans la capitale britannique, le gouvernement chilien fit valoir que le général Pinochet, aujourd’hui âgé de 83 ans, était en mission officielle. Une mission dont la nature ne fut cependant jamais précisée. L’extrême confiance manifestée par l’ex-dictateur pour ce voyage en Europe, alors que les crimes politiques commis sous son régime y étaient dénoncés avec véhémence, demeure également inexpliquée. Le fils aîné de l’ex-dictateur, Augusto Pinochet Hiriart, qualifia de «traîtres» les Britanniques lorsque la supposée sympathie de la Couronne à l’égard de Pinochet se réduisit à néant et que le passeport de son père devint inutile face aux agents de Scotland Yard venus l’arrêter dans la clinique de Londres où il était hospitalisé. Selon un quotidien argentin, qui citait des sources des services de renseignements argentins, ce voyage devait surtout permettre à Pinochet de recevoir une commission financière de plusieurs millions de dollars pour son rôle dans un contrat de vente d’armes. La presse internationale évoqua alors les comptes bancaires secrets que Pinochet aurait ouverts en Europe alors qu’il était l’homme fort du Chili. Monica Madariaga, la nièce du général, qui fut deux fois ministre sous son gouvernement, estima pour sa part que Pinochet était tombé dans un piège préparé de longue date. Un an avant le voyage à Londres, un conseiller de Pinochet s’était rendu en Espagne, avait rencontré des représentants de la justice espagnole et était rentré à Santiago en affirmant à Pinochet, selon elle, que la procédure engagée par le juge Baltazar Garzon ne présentait aucun risque. Le général Fernando Torres, commissaire aux comptes de l’armée et étroit collaborateur du président, se sentit visé par l’accusation mais nia toute responsabilité quant au feu vert donné pour le voyage de Pinochet.
Un an après son départ de Santiago, le 22 septembre 1998, les motifs du voyage en Europe de l’ex-dictateur Augusto Pinochet, retenu à Londres à la demande de la justice espagnole, restent un mystère, tout comme le manque de précautions ayant entouré son déplacement. «Je me sens trahi», déclara Pinochet après son arrestation. Pinochet, ex-chef de l’armée et sénateur à...