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Actualités - CHRONOLOGIE

Yémen - Troisième mandat pour le président de la République Saleh réélu, l'opposition dénonce une mise en scène

Le président Ali Abdallah Saleh, reconduit pour un troisième mandat au Yémen, s’est félicité dimanche de sa victoire écrasante, mais l’opposition, qui a boycotté le scrutin, l’a qualifiée de «mise en scène». «Nous remercions notre peuple pour la réussite de cette expérience de la démocratie», a affirmé M. Saleh, 57 ans, déclaré vainqueur des élections qui se déroulées jeudi, avec 96,3 % des suffrages exprimés. Mais, a-t-il ajouté, «nous mettons en garde contre les saboteurs et tous ceux qui commettent des crimes qui sapent la sécurité, la paix et la stabilité» du Yémen, un des pays les moins développés du monde. Il a averti que les forces de sécurité allaient bénéficier d’améliorations «qualitatives» et «quantitatives» pour faire face à ce danger durant le nouveau quinquennat. Le scrutin, le premier au suffrage universel au Yémen, avait été marqué par des actes de violences et des explosions ayant fait au moins deux morts, notamment dans le sud, ancien bastion du Parti socialiste yéménite (PSY). Le PSY, principale organisation d’opposition qui avait appelé avec d’autres formations alliées au boycottage de l’élection, a démenti toute responsabilité dans ces incidents. Le scrutin «n’a été qu’une mise en scène mal préparée», a déclaré M. Jarallah Omar, membre du bureau politique du PSY, au quotidien arabe al-Hayat. M. Omar a accusé M. Saleh d’avoir lui-même choisi son adversaire, Najib Qahtan al-Chaabi, député du parti présidentiel, qui s’était présenté comme indépendant et qui n’a recueilli que 3,7 % des voix. Durant la campagne électorale, «Najib Qahtan al-Chaabi ne faisait que parler des réalisations du président, et je pense même qu’il ne s’est pas donné sa propre voix», a-t-il affirmé. M. Omar a affirmé que l’appel au boycottage a été largement suivi. «Le taux de participation n’a pas dépassé les 50 % dans aucune circonscription», a-t-il affirmé, contredisant les affirmations de la commission électorale qui a assuré samedi que ce taux était de 66 %. Le secrétaire général du PSY, M. Ali Saleh Obad, a déclaré pour sa part à al-Hayat que sa formation était malgré tout disposée «à établir un dialogue avec M. Saleh afin de normaliser la vie politique» au Yémen. L’opposition yéménite a appelé au boycottage des élections en raison du rejet de la candidature de M. Obad par le Parlement, dominé par le Congrès populaire général (CPG) de M. Saleh. Sur 5,6 millions d’électeurs inscrits, 3,577 millions ont voté, dont 3,445 millions ont donné leurs voix au président Saleh alors que quelque 132 000 ont apporté leurs suffrages à M. Chaabi, d’après la commission électorale. Militaire de carrière ayant le grade de maréchal, M. Saleh préside la République du Yémen depuis sa naissance, en 1990, à la suite de la fusion des Yémens du Nord et du Sud. Son mandat a été reconduit en 1994 par le Parlement, après l’écrasement d’une tentative de sécession sudiste menée par le PSY. La Constitution du Yémen, seule république de la péninsule arabique, fixe à cinq ans le mandat présidentiel. Avant la fusion, le maréchal Saleh avait obtenu trois mandats à la tête du Yémen du Nord, en 1978, 1983 et 1988. Sa victoire aux élections lui permettra notamment de poursuivre les réformes économiques douloureuses, entamées en 1995 sous supervision de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Le président Ali Abdallah Saleh, reconduit pour un troisième mandat au Yémen, s’est félicité dimanche de sa victoire écrasante, mais l’opposition, qui a boycotté le scrutin, l’a qualifiée de «mise en scène». «Nous remercions notre peuple pour la réussite de cette expérience de la démocratie», a affirmé M. Saleh, 57 ans, déclaré vainqueur des élections qui se...