Nassib Lahoud déplore le retard dans la promulgation de la loi électorale

Plusieurs sujets d’actualité dont la nouvelle loi électorale ont été hier au centre des entretiens du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, avec les députés Nassib Lahoud et Boutros Harb. Dans une déclaration à la presse à sa sortie de Bkerké, M. Lahoud a déploré le retard dans la promulgation de la loi électorale, «ce qui va à l’encontre des promesses formulées par le gouvernement et du vœu exprimé par les assises chrétiennes de Kornet Chehwane». Selon M. Lahoud, ce retard «fait planer le doute quant aux prochaines législatives que ce soit au niveau de la loi ou du mécanisme des élections». Le député du Metn s’est ensuite interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement «prend son temps dans l’élaboration d’une loi électorale et se dépêche pour promulguer la loi sur la décentralisation administrative, sachant qu’une échéance électorale commande le vote du premier texte dans les délais les plus brefs». M. Lahoud a réaffirmé dans ce cadre ses réserves au sujet du projet proposé pour la décentralisation, estimant qu’il «renforce les prérogatives du ministère de l’Intérieur, abstraction faite de la personne du ministre, au détriment d’autres ministères, ce qui est en contradiction avec les règles les plus élémentaires de l’administration». Le député a en outre reproché au texte d’octroyer des pouvoirs exceptionnels au gouvernement qu’il autorise, par décret, à créer de nouvelles divisions administratives et à transférer un village d’un caza à un autre , «ce qui doit normalement être entrepris conformément à une loi». M. Lahoud a réaffirmé qu’il exprime de nombreuses réserves sur le texte et qu’il les formulera de manière plus détaillée dans les prochains jours. Il s’est par ailleurs déclaré en faveur de l’établissement d’un cadre légal aux écoutes téléphoniques, jugeant inadmissible la surveillance des communications à des fins politiques. De son côté, M. Boutros Harb a affirmé avoir passé en revue avec le patriarche Sfeir les formules proposées pour la loi électorale, après lui avoir exposé le projet qu’il avait présenté au Conseil des ministres à ce sujet. La formule suggérée par le député de Batroun est la suivante : chaque électeur choisit dix candidats dans le cadre des mohafazats actuels. M. Harb a fait état d’une concordance de vues avec le patriarche sur la nécessité d’œuvrer pour que le peuple soit réellement représenté à la Chambre.