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Actualités - ANALYSE

Implantation - La menace du fait accompli se précise Les arafistes entreprennent de contrôler les camps de réfugiés

Selon un ancien ministre, spécialiste du dossier, il est inutile de faire tout un battage autour de la présence palestinienne au Liban. Le rejet de l’implantation, dit-il, fait l’unanimité des Libanais. Et n’a pas besoin d’être ressassé puisque le chef de l’État fait du règlement de cette question une condition préalable à la signature de tout éventuel traité de paix. En fait si le remue-ménage médiatique n’est pas recommandé, c’est qu’il est pratiquement trop tard. Le fait accompli est en marche. Pour la simple raison, qu’en pratique, seul le Liban s’oppose à l’implantation. Ainsi, les Palestiniens qui se déclarent officiellement contre ce projet parlent volontiers, en réalité, d’un «droit de non-retour». Leurs autorités installées à Gaza n’ont jamais exigé que la question des réfugiés fasse partie des documents d’Oslo, de Wye ou de Charm el-Cheikh. Elles n’ont pas tiqué, pas réagi du tout quand, en marge de ces derniers accords, Barak a confirmé haut et clair que le retour est absolument hors de question. Bien entendu, les arafatistes, tout en prenant garde de l’avouer, ne veulent pas voir affluer chez eux à Gaza ou en Cisjordanie les 4 millions d’expatriés de la diaspora palestinienne. Or, ces mêmes arafatistes, au prix parfois d’affrontements armés, sont en train de prendre le contrôle des camps du Liban et d’y briser les organisations rivales, généralement opposées aux accords d’Oslo et favorables au retour. Le Fateh se justifie en affirmant que le dossier sera négocié avec les Israéliens au cours de la dernière phase. Et comme cela va prendre beaucoup de temps, cela vaut la peine de livrer bataille pour le contrôle des camps du Liban. Avis partagés Toujours est-il que sur le plan intérieur libanais, et pour la première fois depuis l’éviction de l’OLP en 1982, des divisions sont apparues en ce qui concerne la présence palestinienne. En effet, tout en affirmant qu’elles restent contre l’implantation, certaines parties s’élèvent contre la campagne menée actuellement à ce propos par le Parti national libéral de M. Dory Chamoun, qui réclame un congrès national. Le PNL se voit accusé d’exploiter un filon national à des fins sourdement confessionnalistes et raciales. Ainsi, M. Walid Joumblatt s’est lancé dans de virulentes attaques, retour d’Arabie séoudite où l’on aime bien les Palestiniens, contre les adversaires actifs de l’implantation. On se souvient qu’il y a quelques années, il voulait installer les Palestiniens à Khreybé qui fait partie de son fief, dans une cité construite en dur. Cela avec l’aide de M. Rafic Hariri autre grand ami de l’Arabie séoudite, bailleur de fonds pour nombre de projets, humanitaires ou autres. Donc les avis sont partagés sur la scène locale. Les uns affirment qu’il faut inlassablement répéter le rejet de l’implantation, pour que l’étranger comprenne qu’il sera difficile d’imposer le fait accompli. Un ancien ministre suggère qu’une haute délégation de chefs religieux ou politiques, dirigée par le président de la République, se rende dans les grandes capitales comme au Vatican, pour mener campagne contre l’implantation. En face, d’autres soutiennent que la question doit être, au contraire, mise sous sourdine, parce qu’elle risque de provoquer des remous. Et des divisions, ce qui est en train de se faire. Comme le prouvent les difficultés que l’on éprouve à organiser un sommet religieux pour une proclamation solennelle contre l’implantation.
Selon un ancien ministre, spécialiste du dossier, il est inutile de faire tout un battage autour de la présence palestinienne au Liban. Le rejet de l’implantation, dit-il, fait l’unanimité des Libanais. Et n’a pas besoin d’être ressassé puisque le chef de l’État fait du règlement de cette question une condition préalable à la signature de tout éventuel traité de...