Justice Peine de mort requise contre un militaire et son épouse

Le juge d’instruction militaire Rachid Mezher a requis hier la peine capitale contre l’adjudant Hussein Ali Oleyyane (37 ans) et son épouse Roula Ali Hussein (28 ans), accusés d’avoir fourni à Israël des renseignements ayant facilité la liquidation de plusieurs dirigeants de la résistance anti-israélienne. Le juge Mezher a en outre requis les travaux forcés pour la mère du militaire, Khadigé Hassan Mroué (66 ans), arrêtée en même temps que lui. Des peines de 3 à 15 ans de travaux forcés ont également été requises à l’encontre de son père, Ali Moustapha Oleyyane, son frère, Hassan, et un autre complice, Youssef Siblini, tous trois en fuite. Oleyyane et ses complices sont accusés notamment d’avoir fourni depuis dix ans à Israël des informations lui ayant facilité l’assassinat, il y a plus de trois ans, d’un cadre du mouvement Amal et de deux autres du Hezbollah, dont le coordinateur des activités de sa branche armée, la Résistance islamique, Ali Dib, tué le 16 août dans l’explosion d’une charge à Saïda. Lors de son arrestation, l’agence officielle d’information Ani avait affirmé que le militaire avait «reconnu avoir contacté l’ennemi et lui avoir fourni des informations relatives à l’emplacement des positions militaires de l’armée libanaise et de l’armée syrienne en territoire libanais, ainsi que celui des armes de la résistance au Liban-Sud». «Il a également indiqué à l’ennemi israélien les domiciles et les bureaux de certains responsables de la résistance et les voitures à bord desquelles ils circulaient, lui facilitant leur assassinat par l’intermédiaire d’hélicoptères de combat ou de charges placées sur leur chemin», avait ajouté l’Ani. Toujours selon l’Ani, le militaire a reconnu avoir «rencontré des officiers ennemis en Israël, où il se rendait par avion via la Grèce ou la Hollande, et parfois en traversant la zone occupée par l’État hébreu au Liban-Sud», et «transmettre les renseignements par le biais d’émetteurs sans fils qui lui avaient été remis par l’ennemi». Depuis la défection en juin 1998 du responsable libanais des services de sécurité israéliens au Liban-Sud, Raja Ward, au moins trois «réseaux d’espionnage» en faveur d’Israël, impliquant plus de 200 personnes au total, ont été démantelés par les autorités.