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Actualités - CHRONOLOGIE

Enquête Abdel Menhem Youssef sous les verrous

L’avocat général près la Cour de cassation, Mme Rabiha Kaddoura, a décidé hier d’écrouer Abdel-Menhem Youssef (qui avait tenté lundi de prendre la fuite à destination de Paris via Chypre) après l’avoir entendu dans l’affaire de la société de téléphonie MCI. M. Youssef sera entendu aujourd’hui par le juge d’instruction Anthony Issa el-Khoury dans l’affaire de la location de voitures de luxe. Les notes d’informations parvenues à la Cour de cassation au sujet d’abus de pouvoir dont M. Youssef se serait rendu coupable sont au nombre de huit, dont une adressée aux autorités judiciaires par le ministère des P et T qui accuse son ancien directeur général d’avoir dilapidé 166 millions de dollars. Il s’agit du montant de factures de communications internationales non payées. Selon les mêmes sources, l’État aurait perdu des sommes importantes du fait des abus reprochés à M. Youssef : la conclusion, en violation des règles en vigueur, d’un contrat avec une société américaine de téléphonie, la MCI, sur la vente de cartes téléphoniques prépayées, la conclusion d’un autre contrat avec une compagnie canadienne pour les communications internationales, la gestion du bureau de liaison avec les sociétés de téléphonie mobile au Liban et la location de voitures de luxe qui aurait coûté à l’État 147 000 dollars. À ce sujet, on a indiqué que l’ancien directeur général avait affirmé avoir loué ces véhicules pour les besoins de ses déplacements lors de sa particiption à des congrès. Mais au ministère des P et T, on a tôt fait de découvrir que les dates de location des voitures ne correspondaient pas à celles des congrès dont M. Youssef avait fait état, selon les mêmes sources. Un des volets de cette enquête concerne le contrat conclu avec la MCI. Ironiquement, c’est M. Youssef qui a lui-même adressé une note d’informations aux autorités judiciaires le 18 août dernier, accusant cette société de ne pas avoir respecté les termes du contrat conclu avec elles. Selon les sources susmentionnées, il s’est avéré que le contrat a été conclu en violation des règles, à savoir sans l’approbation obligatoire du Conseil des ministres : en 1991, la MCI a demandé aux autorités libanaises d’assurer à leurs clients américains, en visite au Liban, un service téléphonique call US leur permettant d’établir une communication téléphonique avec leur pays, à travers un opérateur américain. Cette autorisation a été donnée à la MCI en décembre 1992, sur base d’une décision du Conseil des ministres. Plus tard, la MCI a demandé une révision de son contrat pour que son service puisse être assuré à travers les cartes téléphoniques prépayées. L’ancien directeur général des P et T a accédé à cette requête sans en référer au Conseil des ministres. Par la suite, certains distributeurs de cartes prépayées ont profité de cette modification des termes du contrat pour installer des auto dialers dans certains grands hôtels et entreprises afin d’assurer le service des communications internationales via des serveurs d’Internet et des cartes prépayées, privant ainsi l’État d’importantes recettes, selon les explications des mêmes sources qui ont reproché à M. Youssef de «s’être arrogé des prérogatives, qui, même si elles avaient été exercées par un ministre, seraient restées illégales».
L’avocat général près la Cour de cassation, Mme Rabiha Kaddoura, a décidé hier d’écrouer Abdel-Menhem Youssef (qui avait tenté lundi de prendre la fuite à destination de Paris via Chypre) après l’avoir entendu dans l’affaire de la société de téléphonie MCI. M. Youssef sera entendu aujourd’hui par le juge d’instruction Anthony Issa el-Khoury dans l’affaire de...