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Actualités - REPORTAGES

Commémoration - Messe en mémoire des martyrs du 14 septembre La place Sassine fidèle au souvenir de Béchir Gemayel (photos)

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés hier à Achrafieh pour commémorer la disparition du président Béchir Gemayel assassiné le 14 septembre 1982, une dizaine de jours avant le début de son mandat. La messe célébrée en l’église de l’Icône miraculeuse des pères lazaristes à 16h 10 a été suivie d’une marche qui a traversé la place Sassine pour s’achever plusieurs centaines de mètres plus loin au lieu de l’attentat. Comme chaque année, des portraits du président assassiné ont fait leur apparition à Achrafieh. En début d’après-midi à Saïfi, à proximité du siège du parti Kataëb, des jeunes appartenant au service des étudiants phalangistes décoraient les voitures d’un des convois, qui devaient sillonner les rues d’Achrafieh. Chaque automobile a droit à des photos du président martyr, à l’emblème du service des étudiants, et à des drapeaux Kataëb. Le convoi s’est choisi le klaxon rythmé utilisé par les partisans de Samir Geagea, ancien commandant en chef des Forces libanaises. Place Sassine et ses alentours une demi-heure avant la messe : les forces de l’ordre se déploient, tandis que beaucoup de commerçants ferment boutique. Les propriétaires de fonds de commerce installés dans la région depuis des dizaines d’années perpétuent la tradition. Les magasins seront-ils fermés à 16 heures 10 ? «Sûrement» ou «ça va de soi» répondent-ils. Les autres, ceux qui ont élu domicile plus ou moins récemment dans le secteur, resteront ouverts. Également pour l’occasion, un portrait géant du président martyr, haut de quinze mètres et large de trois a été accroché sur le mur d’un immeuble donnant sur la place Sassine. Devant le portail de l’église des lazaristes, des jeunes brandissant des portraits du président martyr et des drapeaux du parti Kataëb arrivent par petits groupes. «Nous donnerons notre vie et notre sang pour Béchir», scandent-ils. Pour la première fois, le fils du président assassiné, Nadim, âgé d’un peu plus de dix-sept ans, accueille les personnalités devant l’église. Parmi eux figurent des représentants du président de la République, du Premier ministre, et du chef du Parlement. Plusieurs personnes appartenant à la famille Gemayel sont applaudies à leur arrivée, notamment Geneviève Pierre Gemayel, Joyce Amine Gemayel et son fils Pierre. Cependant, c’est Solange Béchir Gemayel, qui est arrivée au volant de sa voiture, accompagnée de sa fille Youmna, qui est la plus ovationnée par la foule. L’office divin, commémorant le dix-septième anniversaire de l’assassinat du président Béchir Gemayel et de ses vingt-trois compagnons, est célébré par le vicaire patriarcal, Mgr Antoine Nabil Andari, représentant le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. La messe est servie par la chorale des jeunes amis. Dans son homélie, le représentant du patriarche Sfeir a souligné que «la commémoration de la disparition de Béchir Gemayel et de ses vingt-trois compagnons devrait être considérée comme un stimulant pour croire au Liban et en la résistance». Et de poursuivre que «le président martyr s’était fixé pour but de respecter l’être humain, la vérité, et la société». Nadim Gemayel a eu droit à plusieurs ovations debout durant la messe. Les premiers applaudissements ont fusé quand il s’est dirigé vers l’autel pour réciter son intention. «Seigneur, donnez-nous la force de tenir aux principes de Béchir», a-t-il dit. «Béchir voulait installer un pouvoir solide sans pour autant effrayer les citoyens ; il n’avait pas seulement l’intention de lutter contre la corruption : il voulait agir», a-t-il poursuivi. Le fils du président assassiné a indiqué : «Ils ont traité Béchir de traître parce qu’il œuvrait pour la paix pour tous les peuples de la région, il était le premier à refuser l’implantation des Palestiniens au Liban». Et d’ajouter que «beaucoup de choses au Liban n’ont pas changé : le pays est toujours occupé par des armées étrangères, des leaders libanais sont toujours interdits de retour au pays, et beaucoup de criminels ne craignent pas le gouvernement». «Seigneur, réalisez notre rêve et celui de Béchir, afin que tous les martyrs ne se soient pas sacrifiés en vain», a-t-il souligné. Dans la cour de l’église, plusieurs jeunes ont brandi au cours de la messe des drapeaux des Forces libanaises et des photos de Samir Geagea. Sans attendre la fin de l’office divin, ils commencent à scander des slogans probablement antérieurs à leur naissance. Sans crainte, ils affichent leur appartenance. L’un d’eux est interpellé par les forces de l’Ordre. La famille du président assassinée est applaudie à la sortie de la messe. Les habitants des immeubles voisins ont pris place aux balcons. Certains ont jeté du riz sur la foule qui se dirige vers le lieu de l’assassinat. Un endroit où l’on dépose chaque année plusieurs couronnes : celles de la famille du président assassiné, du parti Kataëb, de la Fondation Béchir Gemayel, des familles des vingt-trois martyrs, de l’association de l’amitié libano-italienne, et des étudiants des Forces libanaises.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés hier à Achrafieh pour commémorer la disparition du président Béchir Gemayel assassiné le 14 septembre 1982, une dizaine de jours avant le début de son mandat. La messe célébrée en l’église de l’Icône miraculeuse des pères lazaristes à 16h 10 a été suivie d’une marche qui a traversé la place Sassine pour...