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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Les rapports de force seront redéfinis l'an prochain Période d'ajustement entre loyalistes et opposants

Les décideurs ayant lancé un mot d’ordre de trêve, loyalistes et opposants tentent de s’y adapter, en attendant que les législatives de l’an 2000 viennent redéfinir les rapports de force sur la scène politique locale. Selon un responsable considéré comme proche du régime, «il s’agit maintenant de composer avec les opposants comme avec l’ensemble des pôles politiques, de jeter des ponts provisoires, pour prévenir des heurts inopportuns. Ce n’et pas si facile que cela, car les clivages sont de taille. Mais il est important de se concentrer sur les priorités régionales et sur le redressement économique, sans s’encombrer de batailles politiques marginales». Cependant cette personnalité estime que «certains opposants n’ont pas compris que la souplesse manifestée par le pouvoir au niveau des méthodes d’application de sa politique n’empêche pas que ses principes directeurs restent très fermes. Cette erreur d’évaluation fait que ces politiciens croient pouvoir pratiquer avec nous les petits jeux qui leur réussissaient si bien du temps de la troïka. Ils ne vont pas tarder à déchanter. Nous ne plions devant aucune intimidation, devant aucune provocation, devant aucun chantage. Nous sommes par contre disposés à dialoguer avec toute partie de bonne volonté, quelles que soient nos divergences de base. Quelques-uns, qui avaient pris un mauvais départ, l’ont compris, ont corrigé leur trajectoire et se sont rapprochés de nous. Mais d’autres continuent à nous narguer, en se croyant protégés par les décideurs. Au moment des comptes électoraux, ils verront sans doute qu’ils ont eu tort. D’autant plus que nous avions fait, il y a quelques mois, des ouvertures dans leur direction et qu’ils semblaient prêts à composer». En marge de cette allusion à peine voilée au cas Joumblatt, cette source indique qu’il y a eu récemment «un échange de vues intense avec le président Rafic Hariri sur l’évolution intérieure. À notre avis, l’ère précédente et les différents Cabinets Hariri ont contribué à étouffer la vie politique libanaise. Le nouveau régime a hérité d’un tissu en pleine décomposition politique, économique et sociale. Il a entrepris de redresser la barre en appliquant les critères qui lui avaient servi pour ressusciter l’institution militaire. Selon le président Hariri lui-même, cette méthode se révèle payante. L’ancien président du Conseil fait donc preuve de compréhension autant que de réalisme. Mais d’autres s’obstinent à garder leurs anciennes habitudes, sans tenter de s’adapter aux nouvelles données comme à l’esprit qui anime désormais le pouvoir». Ce n’est pas tout à fait l’avis de certains modérés conciliateurs qui affirment, qu’ à l’instar de M. Hariri, «nombre de pôles s’apprêtent, sinon à faire amende honorable, du moins à normaliser leurs rapports avec le régime, tout en gardant leurs distances avec le gouvernement et avec son chef, qu’ils continuent à dénigrer en en réclamant la chute». Pour en revenir à la personne loyaliste précédemment citée, elle fait l’apologie du régime «qui a prouvé qu’il traduit effectivement en actes ses paroles, qu’il ne s’engage pas en l’air, ne fait pas de fausses promesses et ne lance pas de slogans creux. Les politiciens et l’opinion réalisent maintenant que le pays est dirigé par un homme droit, qui sait mener la barque. C’est essentiel à un moment où le pays est sur le point de connaître de profondes mutations, à la lumière de l’évolution régionale». Et de conclure en soulignant que «les calculs électoraux, s’ils justifient certaines prises de position d’ordre tactique, n’autorisent pas les attaques aveugles portant sur le fond». Il reste à savoir cependant comment le Mont-Liban va être, ou non, découpé…
Les décideurs ayant lancé un mot d’ordre de trêve, loyalistes et opposants tentent de s’y adapter, en attendant que les législatives de l’an 2000 viennent redéfinir les rapports de force sur la scène politique locale. Selon un responsable considéré comme proche du régime, «il s’agit maintenant de composer avec les opposants comme avec l’ensemble des pôles...