Vidéos au Lycée Abdelkader Moulhak, ou les suites douloureuses d'un divorce .(photo)

Coproduction Ayloul et Future TV, Moulhak de Zeina Osman, est un film vidéo de vingt minutes à mi-chemin entre le documentaire et la fiction. Coup d’essai d’une jeune anthropologue, chercheur aux Nations unies et ex-journaliste, qui expérimente là un nouveau mode d’expression. Mais aussi d’exploration d’un sujet ancien comme le monde : l’amour et son corollaire, le mariage. La démarche de Zeina Osman est cependant assez particulière puisqu’elle a entrepris de traiter de l’amour a contrario, ou par son issue fatale, le divorce. Après trois ans de mariage, une jeune femme, Hala (Lara Abou-Saifan), entame une procédure de divorce. Outre la tristesse d’une relation ratée, elle se heurte à l’attitude parfois carrément hostile, parfois fuyante des gens : famille, amis, voisins… Pour tirer un trait définitif sur ses années de vie en couple et assumer pleinement son nouveau statut de femme libre, Hala décide d’organiser une fête de divorce. Elle convainc son mari de s’associer à elle dans le dernier acte de leur mariage : organiser un cocktail de divorce avec les mêmes invités qui, trois ans plus tôt, étaient de la noce. Séquences filmant le quotidien de Hala suivies de parenthèses – interviews de jeunes femmes fraîchement engagées : fiancées, mariées ou simplement amoureuses qui témoignent – positivement – de leurs sentiments, de leur rencontre et de leurs espoirs futurs. Sans envisager le moins du monde la possibilité du divorce. «Le divorce est de nos jours la conclusion logique d’une relation ratée. Il n’est cependant pas encore vraiment accepté par la société. Et pourtant c’est un acte qui, au même titre que le mariage, change le cours d’une vie», indique la jeune réalisatrice, qui a également signé le scénario. S’agit-il d’une expérience personnelle ? «Pas le moins du monde. J’ai 26 ans et pour moi le mariage et toutes ses conséquences sont encore assez éloignés. Mais c’est une vision des choses, une idée que je voulais exprimer. Peut-être pour essayer de mieux comprendre l’écheveau des relations amoureuses qui, je dois l’avouer, me paraissent extrêmement complexes», dit Zeina Osman. Qui apporte la preuve, s’il en faut, qu’une caméra-vidéo est aussi un instrument de recherche.