Entretien Hariri-Berry axé sur le dossier régional

Le chef du Parlement, M. Nabih Berry, a reçu hier à Aïn el-Tiné M. Rafic Hariri, ancien chef du gouvernement, pour un entretien qui a été «essentiellement axé sur la situation régionale», a précisé M. Hariri plus tard. L’ancien chef du gouvernement a refusé, en dépit de l’insistance de la presse, de commenter l’actualité locale. Il a, en revanche, insisté sur le fait que la conjoncture régionale est «extrêmement délicate». L’entretien Hariri-Berry a duré près d’une heure. L’ancien chef du gouvernement l’a situé dans le cadre des échanges de vues «continus» avec le président de la Chambre. Il a fait remarquer que de «nombreux sujets locaux et régionaux méritent de faire l’objet de concertations». M. Hariri a toutefois éludé plusieurs questions de la presse se rapportant à une éventuelle alliance avec le chef du Parlement en prévision des législatives de l’an 2000, au style d’action du gouvernement ou à la possibilité d’un changement de l’équipe ministérielle avant de déclarer sans ambages : «Je ne veux pas aborder des questions se rapportant à la conjoncture locale». Selon lui, son entretien avec M. Berry a essentiellement porté sur le dossier régional : «La situation dans la région est très délicate surtout après la conclusion de l’accord israélo-palestinien de Charm el-Cheikh et les promesses israéliennes d’un retrait du Liban-Sud alors même que les négociations avec la Syrie n’ont pas commencé et qu’on n’a toujours pas défini le mécanisme en fonction duquel ces pourparlers (entre Israéliens et Syriens) devraient reprendre», a-t-il dit. Hariri chez Aram Ier Auparavant dans la journée, M. Hariri s’était rendu auprès du catholicos arménien-orthodoxe Aram Ier , au siège d’été du catholicossat, à Bickfaya, pour un entretien qui a également porté sur la conjoncture locale et régionale, selon les indications de M. Hariri. Dans une déclaration à la presse au terme de l’entretien, M. Hariri a indiqué que sa visite au catholicos s’inscrit dans le cadre «des concertations» qu’il effectue «régulièrement avec les leaderships politiques et religieux dans le pays au sujet de la situation sur le double plan local et régional». En réponse à une question, l’ancien chef du gouvernement s’est déclaré en faveur d’un sommet religieux, dont l’idée a été récemment lancée dans le but d’affirmer l’opposition de toutes les communautés religieuses libanaises à l’implantation des Palestiniens au Liban. M. Hariri s’est prononcé contre l’implantation, estimant que les dirigeants devraient «agir en profondeur» pour barrer la route devant tout projet d’implantation. Prié de commenter les résultats de la dernière tournée régionale de la secrétaire d’État américaine, Mme Madeleine Albright, M. Hariri s’est contenté, pour toute réponse, de souligner que «la situation dans la région est délicate beaucoup plus qu’il ne paraît».