Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Festival Ayloul - Duo homme / femme au théâtre Monnot The tiger de Rita Daccache : un drame qui finit bien(photos)

Au (petit) théâtre Monnot, Rita Daccache présente «The Tiger». Adaptation d’un texte de l’Américain Murray Schisgal, cette pièce d’une heure est produite par le Festival Ayloul. Elle raconte l’histoire d’un tigre – allégorique bien sûr – apprivoisé. Le décor (de Christine Asmar) est celui d’un dépôt, en sous-sol. Sur les murs humides court une tuyauterie peinte en rouge. Le désordre règne. Un lit défait au milieu de la chambre, un canapé à deux places, des paquets de journaux à même le sol, un phonographe sur un meuble à tiroir, un manteau et une cravate qui pendent au mur, du linge qui sèche sur une corde. Par un escalier, au fond de la salle, on accède à une mezzanine qui fait face à la scène. Un espace encombré de livres, avec télévision et étagères, dont le mur du fond est entièrement recouvert d’une glace. L’histoire : Beyrouth, de nos jours. Un homme de 38 ans (Charbel Ramouraby) enlève une inconnue (Carole Hajj) et l’emmène chez lui dans le but de la tuer. Pour se venger de l’Humanité. Mais au fur et à mesure que le temps passe, la victime parvient à avoir raison du sadisme et de la cruauté de son kidnappeur. Le danger s’éloigne, les rôles en viennent presque à s’inverser. Grâce au dialogue qui finit par s’établir, le duo homme/femme sort peu à peu de l’anonymat pour laisser la place à deux individus bien précis, Mazen et Gloria. Deux êtres banalement humains, avec leurs déceptions, leur amertume, leurs espoirs. De dramatique, le ton s’allège pour mener au comique. Rencontre entre deux personnalités Pourquoi cette pièce ? «Ce qui m’a surtout intéressée, ce sont les personnalités des deux personnages et leur évolution», répond Rita Daccache. Lui est un intello, une sorte de philosophe, anticonformiste, très égoïste et agressif. Elle, une femme pas particulièrement brillante, ex-assistante sociale qui a épousé le premier homme rencontré sur les bancs de l’université, mère de deux fillettes. «Et pourtant, elle réussit à apprivoiser cet homme», souligne la jeune metteur en scène. En effet, une fois sa terreur passée, Gloria se transforme en séductrice – un comportement qu’elle n’a probablement jamais dû adopter en présence de son mari. Quant à Mazen, il se révèle bon et sensible. «Dans ma traduction du texte de Schisgal, j’ai essayé autant que possible d’adapter la situation au Liban», indique Rita Daccache. «Les décors ont aussi été réalisés en conséquence. Quant aux acteurs, ils sont jeunes, notamment Charbel Ramouraby qui a 21 ans, mais cela valait la peine de tenter le coup». Jeunes peut-être, mais talentueux et convaincants. La pièce est bien menée, sans prétention. The Tiger est un spectacle agréable, au rythme soutenu. À voir encore les 13 et 14 septembre, 22h. Parcours Rita Daccache, 24 ans, a suivi des études de théâtre. Diplômée l’an dernier de l’Institut des études scéniques et audiovisuelles (Iesav-USJ), elle a déjà joué dans plusieurs pièces mises en scène par des Libanais (La maison de Bernarda Alba de Federico Garcia Lorca par Michel Jabre ; Gebran Khalil Gebran de Gabriel Boustany ; Extension 19 de Rabih Mroué…). Elle a également participé à la série télévisée Mada el-omr de Marwan Najjar et tiendra un rôle dans une nouvelle émission d’Élie Adabachi qui sortira bientôt sur le petit écran.
Au (petit) théâtre Monnot, Rita Daccache présente «The Tiger». Adaptation d’un texte de l’Américain Murray Schisgal, cette pièce d’une heure est produite par le Festival Ayloul. Elle raconte l’histoire d’un tigre – allégorique bien sûr – apprivoisé. Le décor (de Christine Asmar) est celui d’un dépôt, en sous-sol. Sur les murs humides court une tuyauterie...