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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Campagne d'explications des diplomates américains Hoss maintient ses réserves

Après le passage éclair, zébré de malentendus, de Madeleine Albright, l’ambassade américaine s’est mobilisée pour expliciter la position de Washington. Mais le président du Conseil, M. Sélim Hoss, qui est en même temps ministre des Affaires étrangères, maintient ses réserves et confirme ses réactions critiques à l’encontre des positions affichées par la secrétaire d’État US. M. Hoss a du reste entamé sa journée diplomatique par une conversation téléphonique avec le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Farouk el-Chareh, sur la tournée régionale d’Albright. Puis le président du Conseil a reçu au sérail l’ambassadeur américain, M. David Satterfield. Ce dernier a affirmé ensuite avoir eu «de très bons entretiens» avec M. Hoss sur la tournée de Mme Albright. Il a rappelé que celle-ci, lors de sa conférence de presse commune avec M. Hoss samedi, avait qualifié sa navette, et plus particulièrement sa visite au Liban, de «très utile». M. Satterfield a renchéri en affirmant que «nous restons pleins d’espoirs, très optimistes en ce qui concerne la possibilité d’initier un processus négociatoire compréhensif qui produira de bons résultats. C’est là notre but et nous sommes persuadés que c’est là aussi l’objectif de toutes les parties concernées. Nous ferons de notre mieux pour accélérer le processus afin de déboucher sur la paix la plus compréhensive possible». Prié de dire si Washington allait envoyer au Liban ou dans la région M. Indyk ou M. Ross, M. Satterfield a répété que les USA se soucient de faire redémarrer le processus et feront tout ce qu’il faut à cette fin. Interrogé sur la question des réfugiés palestiniens, le diplomate a répondu : «Je puis seulement réitérer ce que la secrétaire d’État a exprimé dans les remarques prononcées en public. Nous comprenons l’importance de ce problème pour le Liban. Cette question doit être adressée dans le cadre des négociations à venir sur le statut permanent. Je n’irai pas plus loin que ces observations». Jumelage complet Parallèlement, le conseiller politique de l’ambassade, M. David Hale, était reçu hier par le secrétaire général du palais Bustros, M. Zafer el-Hassan, qui avait à ses côtés le chef de la section Amérique du ministère, M. Gebrane Soufane. Les entretiens ont porté sur les suites de la visite de Mme Albright, mais M. Hale n’a fait aucune déclaration. – De son côté, le président Sélim Hoss a confirmé en réponse à une question que, «sans aucun doute, de sérieux efforts sont maintenant déployés pour assurer les négociations en vue d’un règlement entre les Arabes et Israël. Mais, s’est-il hâté d’ajouter, des difficultés continuent à entraver cette reprise des pourparlers. Les obstacles se résument en réalité dans la position obstinée qu’adopte Israël vis-à-vis des conditions requises pour que les négociations redémarrent». Il a de même souligné de suite que, «comme on sait, les pourparlers vont mettre en présence le Liban et la Syrie d’une part, Israël d’autre part, dans le cadre du jumelage complet entre le volet libanais et le volet syrien. La Syrie a présenté une demande essentielle : la reprise des pourparlers à partir du point atteint lors de leur cessation en 1996, c’est-à-dire le retrait d’Israël au-delà des frontières du 4 juin 1967, comme s’y était engagé Yitzhak Rabin. Or, jusqu’à présent, Israël s’y refuse et cela constitue une pierre d'achoppement devant la reprise des pourparlers». Le président du Conseil a enchaîné : «Nous ne pouvons pas savoir quand Israël va renoncer à cette attitude, quand il va reconnaître ce droit légitime. Dès lors, il n’est pas possible de déterminer combien de temps l’opération va prendre avant de déboucher sur un accord de règlement un de ces jours». Interrogé encore une fois sur la tournée de Mme Albright, M. Hoss a redit que «les Américains doivent assumer un rôle actif pour assurer le succès de l’opération de règlement. Ils sont supposés jouer un rôle de médiateur mais aussi de partenaire dans les pourparlers. Il n’y a aucune chance d’aboutir sans un tel rôle américain actif, à condition qu’il soit neutre et objectif». Après ce souhait, M. Hoss a appelé de ses vœux «un rôle européen pour faciliter l’opération. L’Europe doit déployer des efforts dans ce sens en complémentarité avec les États-Unis». Signalons à ce propos que les Européens défilent dans la région. On annonce Sultanov, des AE de Moscou, et hier, l’ambassadeur suédois, M. Leif Rensfeldt, a indiqué que le chef du gouvernement de son pays vient en octobre parler du processus en Israël. M. Hoss a conclu : «Les résultats de la tournée de Mme Albright sont maintenant connus. On peut dire qu’ils n’ont pas abouti à la détermination d’une date pour la reprise des négociations. Nous espérons que les efforts se poursuivront après cette tournée pour lever tous les obstacles».
Après le passage éclair, zébré de malentendus, de Madeleine Albright, l’ambassade américaine s’est mobilisée pour expliciter la position de Washington. Mais le président du Conseil, M. Sélim Hoss, qui est en même temps ministre des Affaires étrangères, maintient ses réserves et confirme ses réactions critiques à l’encontre des positions affichées par la secrétaire...