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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Albright : pour un Liban libéré de toutes les forces étrangères

Au terme des entretiens (d’une heure) avec la délégation libanaise présidée par le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, M. Sélim Hoss, la secrétaire d’État américaine, Mme Madeleine Albright, a donné au Grand Sérail une conférence de presse en présence de M. Hoss et de nombreux journalistes. «Je suis heureuse d’être ici et particulièrement satisfaite d’avoir pu atterrir à l’aéroport international de Beyrouth, a déclaré, d’entrée de jeu, Mme Albright. C’est la première fois depuis 16 ans qu’un secrétaire d’État débarque à l’aéroport de Beyrouth. Espérons que ce qui est considéré exceptionnel dans cette région deviendra de plus en plus routinier. J’ai largement apprécié mon passage ici en 1997. Les États-Unis et le Liban ont depuis longtemps des liens étroits qui les unissent. La communauté libanaise aux États-Unis contribue largement à l’essor de notre pays, et nos deux peuples partagent une foi commune dans la démocratie». «Comme je l’ai déclaré au Premier ministre, a poursuivi Mme Albright, les États-Unis sont attachés à la souveraineté, l’indépendance totale et l’intégrité du Liban. Nous attendons le jour où ce pays sera libéré de la présence de toutes les forces étrangères et de la menace de terreur et de violence. Je suis venue dans la région pour explorer la possibilité de reprendre les pourparlers entre Israël et ses voisins arabes, y compris le Liban, en vue de parvenir à une paix globale. Au cours des derniers mois, et en dépit de certains incidents tragiques, le climat propice à la paix s’est amélioré. La question est de savoir si les dirigeants de la région peuvent avancer des propositions concrètes qui soient souples et créatives et qui permettent au processus de paix d’avancer». Et la secrétaire d’État de poursuivre : «Il est essentiel que le calme règne au Liban-Sud. Les opposants à la paix accueilleraient favorablement, sans nul doute, une nouvelle vague de violence. Les partisans de la paix, notamment mon gouvernement et le Liban, doivent prévenir cela (une vague de violence) en soutenant le comité de surveillance israélo-libanais et en incitant toutes les parties à la retenue». Et d’ajouter : «Mes discussions avec le Premier ministre ont dépassé le cadre du processus de paix et ont englobé des questions d’ordre bilatéral, dont notamment la nécessité de régler les problèmes en rapport avec des développements passés, tels que les actions terroristes et les prises d’otages. Nous avons également évoqué le programme d’assistance accordé par les États-Unis. Nous avons mis l’accent sur notre volonté commune de voir le Liban recouvrer son potentiel économique. Je voudrais souligner à quel point je suis encouragée de voir le nombre croissant d’Américains visitant le Liban. J’ai la conviction que la décision que j’ai prise il y a deux ans de lever les restrictions sur les voyages au Liban était une bonne décision». Et Mme Albright de conclure : «Bien que ma visite aujourd’hui ait été brève, elle représente une partie vitale de ma tournée car sans le Liban, aucune discussion concernant cette région ne serait complète, et sans le Liban, il n’y a pas de paix durable possible». Les opérations du Hezbollah La secrétaire d’État a ensuite répondu aux questions des journalistes, soulignant notamment que ses entretiens avec les dirigeants syriens ont été «utiles et constructifs». «Je pense qu’il est évident qu’aussi bien les Syriens que les Israéliens désirent trouver le moyen d’aboutir à un accord, a déclaré Mme Albright. Nous œuvrerons avec les deux parties au cours des prochains jours et des prochaines semaines afin de voir ce qui peut être fait. J’ai été encouragée par mes rencontres» (à Damas). Interrogée sur le point de savoir si elle estimait que le soutien accordé par le Liban et la Syrie à la résistance anti-israélienne était en contradiction avec les efforts de paix, la secrétaire d’État a déclaré : «Comme je l’ai déjà souligné, je suis préoccupée par les opérations au Liban-Sud. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue. Je pense qu’il est essentiel qu’Israël, la Syrie et le Liban œuvrent ensemble pour que le climat au Liban-Sud soit propice à nos efforts de paix. J’ai la conviction que les activités du Hezbollah entravent les perspectives de paix. J’espère que toutes les parties feront preuve de retenue». En réponse à une question sur les projets d’implantation des Palestiniens au Liban, Mme Albright a déclaré : «Le Premier ministre m’a exposé assez longuement les difficultés créées au Liban par la présence d’un grand nombre de réfugiés palestiniens. Il m’a exprimé, au nom du peuple libanais, son désir de voir ce problème réglé. Je lui ai répondu que la question des réfugiés relève des négociations sur le statut final (des territoires palestiniens) et qu’elle sera discutée dans ce cadre». En réponse à une question sur les conditions posées par la Syrie en vue d’une reprise des pourparlers avec Israël, le chef de la diplomatie US a déclaré : «Je ne voudrais pas m’attarder sur les détails des entretiens que j’ai eus aujourd’hui (samedi, à Damas). Je me contenterai de souligner que ces entretiens ont été utiles et productifs. Nous œuvrerons avec chacune des deux parties au cours des jours et semaines à venir afin de faire avancer le processus de paix et faire fructifier le climat positif qui règne dans la région». À un journaliste américain qui lui demandait si le gouvernement US était en mesure de protéger les investissements américains contre toute attaque israélienne semblable à celle du 24 juin dernier, Mme Albright a répondu : «La réponse à cette question s’inscrit dans le cadre de mes remarques précédentes. Toutes les parties devraient faire preuve de retenue au Liban-Sud. Il est impératif dans ce contexte de créer un climat de confiance afin de paver la voie au processus de paix. Cela s’applique aussi bien aux considérations sécuritaires qu’aux questions économiques. Il faut créer un climat propice aux investissements de manière à faciliter le retour du plus grand nombre possible d’entreprises étrangères, notamment américaines». En réponse à une nouvelle question sur l’affaire de l’implantation des Palestiniens, Mme Albright a réitéré son point de vue à ce sujet, soulignant que cette question sera discutée lors des pourparlers sur le statut définitif des territoires palestiniens. Prenant alors la parole, M. Hoss devait déclarer : «Nous sommes directement concernés par l’affaire des réfugiés palestiniens. Nous ne pouvons donc pas accepter la thèse selon laquelle ce problème sera discuté lors des négociations sur le statut définitif. Nous estimons que le Liban doit être partie prenante dans toute négociation à ce sujet du fait qu’il accueille le plus grand nombre de réfugiés». Au début de la conférence de presse, le Premier ministre avait réaffirmé l’attachement du Liban au processus de paix «dans le cadre de la concomitance des deux volets libanais et syrien». «Nous sommes concernés par le retrait israélien du Liban-Sud ainsi que par le retrait des forces israéliennes du Golan», a déclaré M. Hoss qui a, d’autre part, mis l’accent sur le fait qu’aussi bien les Libanais que les Palestiniens rejettent les projets d’implantation.
Au terme des entretiens (d’une heure) avec la délégation libanaise présidée par le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, M. Sélim Hoss, la secrétaire d’État américaine, Mme Madeleine Albright, a donné au Grand Sérail une conférence de presse en présence de M. Hoss et de nombreux journalistes. «Je suis heureuse d’être ici et particulièrement...