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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - La secrétaire d'Etat US attendue aujourd'hui à Beyrouth pour quelques heures Albright : une visite éclair sous haute surveillance

C’est une visite de quelques heures sous haute surveillance que la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright doit en principe effectuer cet après-midi à Beyrouth, dans le cadre de sa tournée proche-orientale, pour inciter le Liban à finaliser ses dossiers avant la reprise des pourparlers de paix israélo-arabes. L’avion de Mme Albright, en provenance de Damas, atterrira vers 15h à l’AIB. De là, elle gagnera le Sérail pour des entretiens avec le chef du gouvernement Sélim Hoss, qui seront clôturés par une conférence de presse. Dans les milieux officiels, on se refusait hier, jusqu’en soirée, à certifier que Mme Albright allait venir aujourd’hui à Beyrouth. Selon ces sources, l’ambassadeur des États-Unis David Satterfield, fraîchement rentré des États-Unis, et qui a été reçu hier par le président de la Chambre Nabih Berry et le Premier ministre Sélim Hoss, a promis à ce dernier de le tenir informé ce matin de la décision que prendra la secrétaire d’État. Mais cette incertitude n’a pas empêché les services du Sérail de commencer à préparer la salle où la rencontre avec Mme Albright est prévue au cas où elle viendrait. Des notifications ont été adressées aux diplomates et conseillers du ministère des Affaires étrangères qui doivent pendre part aux discussions pour qu’ils s’apprêtent à se rendre au palais gouvernemental. Parmi eux, l’ambassadeur du Liban à Washington Farid Abboud, arrivé jeudi à Beyrouth. De fait, de sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, on apprenait en soirée que l’incertitude maintenue autour de la visite n’était qu’un scénario délibérément voulu par les Américains pour des raisons de sécurité, à la suite des informations de presse parues ces derniers jours et affirmant que Mme Albright ferait escale au Liban. Selon ces mêmes sources, des diplomates américains ont d’ailleurs manifesté leur appréhension après ces «fuites», mais la secrétaire d’État n’a pas tenu compte de ces réserves et annoncé son intention de venir à Beyrouth au terme de ses entretiens à Damas. La visite de Mme Albright sera beaucoup plus brève que celle qu’elle avait effectuée en septembre 1997 et ne comprendra qu’un seul déplacement, de l’AIB au Sérail et du Sérail à l’AIB, indique-t-on de mêmes sources. À côté des préparatifs dans la salle où les discussions devront avoir lieu, des mesures de sécurité «extrêmes» ont commencé à être prises depuis hier, en particulier le long du trajet séparant l’aéroport du palais gouvernemental, au cas où Mme Albright déciderait de gagner le Sérail par la route, ce qui semblait être hier soir l’option retenue. Une autre option était envisagée, celle d’un trajet en hélicoptère. On apprend à ce sujet que des agents de sécurité américains sont arrivés ces jours derniers au Liban pour aider les forces de l’ordre libanaises à mettre au point les mesures devant accompagner la visite de Mme Albright. En 1997, la secrétaire d’État avait évité l’AIB, préférant se rendre par hélicoptère de Larnaca (Chypre) directement au siège de l’ambassade des États-Unis à Awkar. Les observateurs soulignent que la décision d’atterrir cette fois-ci à l’AIB, outre qu’elle démontre le «courage» de Mme Albright, illustre aussi la perception sous un jour plus favorable par les Américains de l’état de la sécurité à l’aéroport, un lieu maudit entre tous par Washington depuis le détournement sanglant en 1985 d’un avion de la TWA. Il faut dire que les autorités libanaises avaient accompli des efforts certains pour redorer l’image de l’AIB, répondant positivement à des demandes américaines relatives à «l’amélioration de l’environnement humain» à l’aéroport. Selon les sources diplomatiques, Mme Albright souhaitait lors de son escale à Beyrouth pouvoir rencontrer le président de la République Émile Lahoud, afin tout d’abord de faire sa connaissance, et ensuite de discuter avec lui de la nouvelle page qui s’ouvre au Proche-Orient. La présence de M. Lahoud au Canada ne l’a semble-t-il pas incitée à annuler sa visite. La position du Liban La secrétaire d’État, qui est accompagnée d’une délégation de son ministère, doit donc rencontrer le Premier ministre et chef de la diplomatie Sélim Hoss afin notamment de le tenir au courant des efforts soutenus de Washington pour remettre à la table des négociations Israéliens, Syriens et Libanais, probablement en octobre prochain, sous la houlette du président Bill Clinton, a-t-on indiqué de source diplomatique occidentale. Elle demandera également à la partie libanaise de formuler clairement ses revendications. De source officielle, on indique que M. Hoss exposera à Mme Albright les points suivants : – Le refus de l’implantation des Palestiniens. Le chef du gouvernement reviendra à cette occasion sur les déclarations faites en juillet par le Premier ministre israélien Ehud Barak, qui a invité les pays d’accueil à assimiler les réfugiés se trouvant sur leur territoire. Il demandera à Mme Albright l’appui de Washington à la position de Beyrouth, sans attendre les résultats auxquels parviendront les négociations multilatérales à ce sujet. Rappelons que le Liban, à l’instar de la Syrie, boycotte les multilatérales jusqu’à la réalisation de progrès tangibles dans les pourparlers bilatéraux. – Les «doutes» du Liban au sujet de la «crédibilité» de M. Barak, en raison de ses prises de position publiques, qui sont «en retrait par rapport aux promesses électorales qu’il avait faites peu avant son élection». – La concomitance des volets libanais et syrien, tant pour ce qui est de la reprise des négociations que pour la signature d’un accord. – L’attachement de Beyrouth aux principes de la conférence de Madrid, qui a lancé le processsus de paix en 1991. – L’application «inconditionnelle» de la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu et le refus de tout arrangement de sécurité au Liban-Sud. En outre, toujours selon les sources officielles, la partie libanaise évoquera, si le temps le permet, la demande d’autorisation pour la reprise des vols Beyrouth-New York de la MEA, interrompus depuis 1985. Par ailleurs, on indique de sources informées que le Liban demandera que les négociations de paix reprennent à Washington, et non ailleurs, comme c’était le cas de 1991 à 1993, avant le déclenchement du processus d’Oslo entre Israël et les Palestiniens.
C’est une visite de quelques heures sous haute surveillance que la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright doit en principe effectuer cet après-midi à Beyrouth, dans le cadre de sa tournée proche-orientale, pour inciter le Liban à finaliser ses dossiers avant la reprise des pourparlers de paix israélo-arabes. L’avion de Mme Albright, en provenance de Damas,...