Francophonie - Le chef de l'Etat rencontrera Chirac aujourd'hui à Moncton Lahoud : l'implantation, une bombe à retardement(photo)

Premier à prendre la parole hier lors de la séance politique du VIIIe sommet de la francophonie à Moncton (Canada), le président Émile Lahoud a mis en garde contre les dangers de l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban qui serait, a-t-il dit, «une véritable bombe à retardement». Le chef de l’État s’est longuement étendu dans son discours sur la question des réfugiés dont l’avenir, a-t-il rappelé, reste une responsabilité internationale. Dans une allusion aux vues prêtées aux Canadiens, le général Lahoud a mis en garde contre la «dangereuse» erreur qui consisterait à aborder la question des réfugiés sous son seul angle humanitaire en ignorant la dimension politique. Très applaudi, le président Lahoud a mis l’accent sur la nécessité de revitaliser les Nations unies et a noté l’apparition de notions nouvelles dans les relations internationales comme la souveraineté relative, le devoir d’ingérence et la primauté des droits de l’homme sur la souveraineté des États. «Il nous semble prématuré, voire dangereux, de proclamer la fin du système international de 1945 et l’instauration définitive d’un ordre nouveau, a-t-il souligné. C’est la réforme de l’Onu, conformément au programme établi par M. Kofi Annan, et non sa marginalisation qui reste le meilleur moyen de prévenir les conflits et de préserver la paix et la sécurité du monde». Lors d’un déjeuner offert par le secrétaire général de la Francophonie Boutros Boutros-Ghali, le président Lahoud s’est retrouvé à la table d’honneur aux côtés du président français Jacques Chirac, du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, du Premier ministre canadien Jean Chrétien et de la vice-présidente du Vietnam. Une rencontre prévue aujourd’hui entre MM. Lahoud et Chirac devrait permettre de dissiper les nuages apparus ces derniers mois.