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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Audiovisuel- Le Premier ministre souligne que la recommandation du CNA aurait dû rester secrète Les milieux politiques applaudissent à la position du pouvoir dans l'affaire de la LBC

Les milieux politiques locaux ont unanimement approuvé l’attitude adoptée par le pouvoir dans l’affaire des sanctions recommandées par le Conseil national de l’audiovisuel (CNA) contre la LBC. Le CNA, rappelle-t-on, avait approuvé mardi dernier une recommandation prévoyant une suspension de la LBC pour une période de trois jours ainsi qu’une suspension des émissions satellitaires de la LBCI pour un seul jour, en raison de la présence du correspondant (jordanien) de la LBCI à une conférence de presse tenue par le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy lors de l’inauguration d’un pont entre Israël et la Jordanie. Cette recommandation, qui avait été annoncée publiquement par le président du CNA Nasser Kandil, a été rejetée par le gouvernement, au cours du Conseil des ministres de mercredi dernier. Diverses personnalités et parties politiques ont applaudi à la position adoptée par le Cabinet Hoss à ce propos. Dans une déclaration faite à la presse à sa sortie du Grand Sérail, hier matin, le chef du gouvernement a déploré que le président du CNA ait rendu publique, au cours d’une conférence de presse, la recommandation susmentionnée avant que le ministre de l’Information en soit informé. «Il aurait été préférable que la recommandation du Conseil national de l’audiovisuel reste secrète jusqu’à ce que le Conseil des ministres se prononce à ce sujet», a notamment déclaré M. Hoss. Le Premier ministre a rappelé sur ce plan que le rôle du CNA se limite à l’adoption de recommandations qui sont soumises au ministre de l’Information qui est seul habilité, avec le Conseil des ministres, à prendre les décisions qui s’imposent. Dans le cas précis de la LBC, le gouvernement a jugé que la recommandation adoptée par le CNA était déplacée et injustifiée du fait que la LBCI avait désavoué son correspondant à Amman et s’était abstenue de diffuser le reportage sur la conférence de presse de M. Lévy. Le Conseil des ministres de mercredi s’est contenté de charger le ministre de l’Information de rappeler aux différents médias locaux qu’ils doivent se conformer à la loi sur le boycottage d’Israël. Les réactions De fait, M. Anouar el-Khalil a publié, hier, en sa qualité de ministre de l’Information, une note officielle mettant en garde tous les médias audiovisuels ainsi que la presse écrite contre toute violation de la législation se rapportant au boycottage d’Israël. Au niveau des réactions locales à cette affaire, les présidents de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki, et de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils rendent hommage à la décision du gouvernement de rejeter la recommandation du CNA. Soulignant que cette recommandation avait été accueillie «avec stupéfaction par l’opinion publique et les milieux de la presse», le communiqué souligne que la position du CNA était d’autant plus injustifiée que le correspondant de la LBC à Amman n’est pas Libanais, que l’activité couverte par ce correspondant se déroulait en dehors du territoire libanais et qu’en tout état de cause, aussi bien la LBC que la LBCI n’avaient pas diffusé le reportage sur la conférence de presse de M. Lévy. MM. Karam et Baalbacki ont, par ailleurs, invité le CNA à s’abstenir de lancer des accusations contre les médias avant de s’assurer de tous les éléments d’information en sa possession. En conclusion, MM. Karam et Baalbacki ont souligné la nécessité d’éviter tout ce qui pourrait porter atteinte à la liberté d’expression dans le pays. Le rejet de la recommandation du CNA par le gouvernement a également été bien accueilli par le président du Rassemblement pour la République, M. Albert Moukheiber, qui a félicité le gouvernement pour sa position, soulignant que le Cabinet Hoss a sans doute voulu «mettre un terme aux décisions irresponsables qui sont contraires à l’intérêt supérieur du pays». La Ligue maronite a, elle aussi, applaudi à «la position sage des responsables dans l’affaire de la LBC». La Ligue maronite a invité à ce sujet le CNA à se pencher sur «les reportages et les informations diffusés via satellite par certaines chaînes libanaises et qui portent préjudice à l’économie libanaise et aux investissements au Liban». Quant à M. Nadim Salem, député de Jezzine, il a dénoncé le caractère «précipité» de la recommandation du CNA. «Nous espérons que cette position précipitée n’était pas due à des considérations personnelles», a déclaré M. Salem. M. Boutros Harb, député de Batroun, a déclaré, de son côté, que si le gouvernement avait donné son aval à la recommandation du CNA, «cela aurait constitué une menace pour les libertés publiques, d’autant que rien ne justifiait une telle sanction». M. Chaker Abousleiman, président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, a qualifié de «précipitée» la recommandation du CNA, soulignant que rien ne justifiait une telle position en flèche de la part du CNA. «Cette affaire, a déclaré M. Abousleiman, a porté préjudice au Conseil national de l’audiovisuel». Enfin, M. Raymond Raphaël, président du Conseil central maronite, a souligné que le Conseil des ministres a adopté «une attitude responsable et sage» dans cette affaire.
Les milieux politiques locaux ont unanimement approuvé l’attitude adoptée par le pouvoir dans l’affaire des sanctions recommandées par le Conseil national de l’audiovisuel (CNA) contre la LBC. Le CNA, rappelle-t-on, avait approuvé mardi dernier une recommandation prévoyant une suspension de la LBC pour une période de trois jours ainsi qu’une suspension des émissions...