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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Le programme d'Albright n'est pas encore fixé Une visite à Beyrouth serait uniquement pour la forme

Une source du palais Bustros indique qu’on n’est toujours pas fixé au sujet de la visite de Madeleine Albright au Liban, dans le cadre de sa prochaine tournée régionale. Ce cadre exclut que pour rendre cette visite possible, le chef de l’État avance son retour du sommet de la francophonie, comme le suggèrent certains députés. «En effet, précise le diplomate, le général Lahoud doit prononcer deux discours et il a pris des engagements pour des rencontres en marge de la conférence. Il doit notamment avoir un entretien prolongé avec le chef de l’État français et il ne peut décemment se décommander. Paris serait sans doute irrité de savoir que c’est pour les beaux yeux des Américains que le président Lahoud renonce à rencontrer le président Chirac. De son côté Mme Albright, tenue par un agenda serré, ne peut attendre le général et prolonger son séjour chez nous de 24 heures pour le voir». «Dès lors, ajoute la source officielle, la rencontre ne peut avoir lieu que si Mme Albright entame sa navette régionale par le Liban. Ou bien après la tournée..». Cette personnalité reconnaît cependant que «la visite de la secrétaire d’État US chez nous serait uniquement pour la forme. Sa principale utilité serait de montrer que les États-Unis n’oublient pas le Liban et ne le tiennent pas pour quantité tellement négligeable. En effet les Américains n’ont rien à nous dire de spécial, dans la mesure où notre position est aussi connue qu’intangible. Nous ne sommes pas concernés par les négociations territoriales comme les Syriens ou les Palestiniens. Nous avons la 425 et l’ennemi, qui prétend vouloir se retirer d’ici un an, ne conteste pas nos frontières. Si nous avons intégré le processus, c’est sous l’angle de la paix globale. Dans ce cadre nous sommes organiquement liés à la Syrie et notre volet est jumelé au sien. Ce qui signifie que si le Golan n’est pas restitué ainsi que le Sud, nous ne signerions jamais un accord de paix avec Israël. Tout cela, Washington le sait et dans l’ordre pratique des choses, il serait inutile de lui répéter notre position». Pour ce diplomate, «sur le plan de l’éclairage informationnel, il est nettement plus intéressant pour nous que Mme Albright, avant de venir nous voir aille d’abord parler aux Syriens. Elle nous communiquerait ainsi son point de vue au sujet de ce qu’ils lui auraient communiqué et qui comprendrait naturellement un volet relatif à notre dossier d’ensemble. Nous savons évidemment ce qu’ils ont à dire. Mais nous serions intéressés de voir la réaction de Mme Albright à leurs propositions ou prises de position. De leur côté, les Syriens nous enverraient à coup sûr un émissaire pour nous informer de ce qu’eux-mêmes pensent des réactions de la secrétaire d’État. La visite de cette dernière chez nous serait en tout cas un peu moins symbolique, plus chargée d’enseignements si elle intervenait après son passage à Damas et non avant. Du reste nous pensons que s’il devait y avoir impasse dans ses conversations avec les Syriens, Mme Albright ne viendrait sûrement pas à Beyrouth car cela n’aurait aucun sens et aucune utilité même informelle. Mais le risque est minime car a priori Mme Albright n’entamerait pas sa tournée dans la région si elle n’avait l’assurance que ses échanges avec les Syriens allaient faire avancer les choses. En diplomatie, on prend toujours ses précautions avant d’agir. En principe, juste après avoir vu le président Assad, Mme Albright est appelée à proclamer solennellement la reprise des négociations syro-israéliennes à partir du point qu’elles avaient atteint auparavant, c’est-à-dire de l’engagement israélien à rendre le Golan à la Syrie. Mais l’étendue même du retrait serait précisée à travers les pourparlers à venir qui d’ailleurs seraient automatiquement interrompus si Israël refuse de revenir aux frontières du 4 juin 1967».
Une source du palais Bustros indique qu’on n’est toujours pas fixé au sujet de la visite de Madeleine Albright au Liban, dans le cadre de sa prochaine tournée régionale. Ce cadre exclut que pour rendre cette visite possible, le chef de l’État avance son retour du sommet de la francophonie, comme le suggèrent certains députés. «En effet, précise le diplomate, le...