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Actualités - REPORTAGES

Emigration - Pleins feux sur la Fondation libanaise de Minas Gerais Une action continue pour préserver l'image de marque des libanais (photos)

Depuis 1970, la Fondation libanaise de l’État de Minas Gerais a pour vocation de maintenir les liens entre les jeunes émigrés libanais et la terre de leurs ancêtres. Tout en poursuivant cet objectif, la Fondation insiste sur le rôle des Libanais d’origine en tant qu’éléments actifs de la société brésilienne. La «cheville ouvrière» de cette Fondation est un sexagénaire follement amoureux de «son» Liban, Charles Lotfi, et dans la diaspora libanaise son nom est sur toutes les lèvres. À l’écouter s’étendre sur les moindres détails de l’actualité libanaise et zahliote, on est vite convaincu que pour lui, le Liban est plus qu’une passion. Nous l’avons rencontré dans le luxueux hall du «Liberty Tower» à Belo Horizonte. Une étrange lueur brille dans ses yeux quand il décrit ce pays qu’il n’a pourtant connu que pendant sept ans lorsqu’il était enfant. Dans son souvenir, il ressemble à un paradis. M. Lotfi a fermé son agence commerciale pour créer la Fondation libanaise de Minas Gerais et s’en occuper à plein temps. «Il fallait donner aux futures générations libano-brésiliennes l’image d’une patrie non rongée par la guerre, d’autant plus qu’ils ne comprenaient pas la nature du conflit libanais, souligne-t-il. Il fallait leur montrer que ce pays est une continuité culturelle, géographique et historique». Cependant, la tâche dont se sont acquittés M. Lotfi et la Fondation libanaise ne s’est pas avérée facile. Pour quelle raison ? Le virus de l’esprit confessionnaliste, déguisé en partis politiques, a sévi au sein de la communauté, à partir des conflits déchirant la mère-patrie. Mais les dissensions deviennent plus graves quand elles atteignent les enfants des émigrés. Toutefois, la Fondation libanaise ne se laisse pas impressionner par ces pratiques d’exclusion auxquelles ont recours certains partis politiques. Elle a même réagi contre de telles pratiques en créant en 1981 la Fédération nationale des entités libano-brésiliennes. Cette association, très répandue au Brésil, recense vingt sections régionales et 6 000 adhérents. Les sections sont financièrement indépendantes, seules leurs activités restent sous la supervision de la branche principale située à Minas Gerais. «Contrôler les activités des différentes divisions de la Fédération équivaut à assurer la promotion d’une image équilibrée du Liban, loin de toute pression politique», souligne M. Lotfi qui est aussi président de la branche principale de la Fédération. Ainsi, sous le thème “Le Liban État indépendant et libre”, la ligue publie des brochures, parraine conférences et réunions, et organise des donations pour la terre natale. En 1981, elle a organisé la rencontre des présidents des clubs Monte Libano pour une donation au Liban qui était alors en guerre. Actuellement, la Fédération encourage la création de nouvelles associations culturelles. Cependant, sa principale cible est de faire revivre dans la mémoire des jeunes le passé de leurs ancêtres. L’Association remonte, dans ses études historiques, à la première immigration libanaise vers les terres du Brésil et explique l’évolution sociale des émigrés. «On fait le recensement des professions libérales que les ancêtres ont exercées dans ce pays, afin de mieux décrire leur participation à son développement et à sa construction, et inciter par la suite ces jeunes à suivre l’exemple de leurs prédécesseurs», poursuit Charles Lotfi avec un sourire confiant. Deux centres médicaux Ainsi, pour motiver les jeunes au travail social, la Fondation libanaise de Minas Gerais a créé en 1979 le centre de la récupération des jeunes drogués. Cette institution, dont l’équipe médicale est composée à majorité de Libanais d’origine, travaille pour atténuer les conséquences de la drogue dans la société brésilienne. Et pour mieux aider les jeunes à participer à la vie active de leur pays, une autre ligue a été créée : l’Association libano-brésilienne pour la santé des jeunes, fondée par la Fédération des entités libano-brésiliennes, en coopération avec le Dr Umberto Ambrao.Dans ce centre hospitalier, les médecins auscultent des adolescents dont un grand nombre souffre de maladies sexuellement transmissibles. «Aujourd’hui, cinquante personnes se présentent chaque jour au centre, et la plupart de nos patients sont des jeunes filles-mères», déplore M. Lotfi. Pour seconder le corps médical, après des années de bénévolat, la faculté de médecine de l’Université de Belo Horizonte envoie tous les jours dix médecins spécialistes pour s’occuper du centre dont le financement est assuré par des contributions de Libanais. Le Dr Marilia Maakaroun, zahliote de la quatrième génération, chef du département de médecine des deux associations, assure être prête à échanger son expérience avec celle de ses confrères au Liban, terre de ses aïeux. «En fondant ce centre, la communauté libanaise a participé réellement au développement de la société brésilienne, explique M. Lotfi, et cette initiative était aussi nécessaire humainement que socialement. Il fallait changer l’image des émigrés libanais que certains percevaient comme des hommes riches dilapidant leur argent sur les tables de jeux. Il fallait donc donner à ces émigrés l’image de vrais citoyens concernés par les problèmes sociaux de leur pays, tout en restant attachés à leur terre d’origine».
Depuis 1970, la Fondation libanaise de l’État de Minas Gerais a pour vocation de maintenir les liens entre les jeunes émigrés libanais et la terre de leurs ancêtres. Tout en poursuivant cet objectif, la Fondation insiste sur le rôle des Libanais d’origine en tant qu’éléments actifs de la société brésilienne. La «cheville ouvrière» de cette Fondation est un...