Polémique - L'affaire de l'Université libano-syrienne Joumblatt dénonce la mentalité isolationniste

Après les réactions hostiles suscitées par le projet de fondation d’une université libano-syrienne dans la Békaa et la confirmation du chef du gouvernement Sélim Hoss du souhait formulé par son homologue syrien Mahmoud el-Zohbi que «cette appellation ne soit pas utilisée», le député Walid Joumblatt s’est lancé hier dans une violente diatribe contre ce qu’il a appelé «la mentalité isolationniste pétrifiée» et «le monopole culturel imposé par des universités occidentales à caractère confessionnel». Dans un discours prononcé à l’occasion d’un congrès estudiantin du Parti socialiste progressiste, M. Joumblatt a déclaré que «le Liban, au seuil du XXIe siècle, vit encore dans l’éparpillement et la division. Il est devenu nécessaire d’y instaurer la pensée humaine démocratique et laïque pour faire face au confessionnalisme tentaculaire et à la féodalité financière et confessionnelle. Il y a quelques jours, un projet d’université a été lancé dans la Békaa, soulevant aussitôt les protestations de la mentalité isolationniste pétrifiée. Tout cela à cause de son appellation d’université libano-syrienne. Quelle que soit son appellation, cette université sera construite dans une région déshéritée du Liban. Où réside le problème avec certains responsables officiels qui ont protesté ou refusé d’admettre l’importance de cette institution ? Est-il interdit à la Békaa, au Akkar ou à l’Iqlim de s’instruire ? Quelle est la raison de ce monopole culturel accordé à certaines universités occidentales à caractère confessionnel ? Même l’Université libanaise jouit d’un meilleur niveau dans les régions Est, alors qu’elle se trouve dans une situation désespérée dans les régions Ouest». Mourad « surpris » D’autre part, dans une conférence de presse tenue en son domicile de Chtaura, le député Abdel-Rahim Mourad a déclaré que le président Émile Lahoud ainsi que le Premier ministre Sélim Hoss l’avaient assuré de leur appui total à la fondation de l’Université libano-syrienne. Il a également affirmé que le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur l’avait informé avoir signé la licence autorisant cette université. M. Mourad s’est, enfin, déclaré étonné des nouvelles autour d’un éventuel souhait formulé par le Premier ministre syrien à son homologue libanais d’éviter l’appellation «libano-syrienne».