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Actualités - CHRONOLOGIE

Syndicats - L'appel à la grève des offices autonomes suspendu Le gouvernement échappe à son premier grand test social

Le gouvernement a échappé à son premier grand test social lorsque le dialogue a été renoué in extremis samedi avec la Fédération des offices autonomes qui a décidé de suspendre le mouvement de grève illimitée prévue à partir d’aujourd’hui dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. La grève qui concernait des milliers d’employés aurait pratiquement paralysé la plupart des secteurs publics du pays et aurait constitué un défi social sans précédent pour le gouvernement de M. Sélim Hoss. C’est d’ailleurs à l’initiative du président du Conseil que les discussions ont repris entre le ministre de la Réforme administrative Hassan Chalak et les représentants des travailleurs. Une première réunion s’est tenue samedi entre le ministre et les responsables syndicaux et une autre a eu lieu hier. Le dialogue se poursuivra demain mardi et le Conseil des ministres examinera les revendications ainsi que les propositions de solutions lors de sa réunion, mercredi. Rappelons que les employés des offices autonomes réclament le maintien de la couverture médicale après la fin des années de service, l’établissement d’une échelle des salaires et d’une méthode unifiée de calcul des indemnités pour toutes les institutions publiques ainsi que l’entrée dans le cadre de la fonction publique des journaliers permanents. Le président de la Fédération des offices autonomes, M. Fouad Harfouche, qui conduisait la délégation ouvrière, a déclaré que la réunion avec M. Chalak était «fructueuse. Le ministre s’est montré positif». Dans la nuit de samedi à dimanche, la fédération a publié un communiqué annonçant la suspension de la grève et la poursuite du dialogue avec le gouvernement. Le texte indique que les syndicats feront preuve d’ouverture à l’égard de toute attitude positive du gouvernement, l’ultime objectif étant d’obtenir satisfaction de leur revendication. Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Sleimane Traboulsi, a pour sa part affirmé qu’une partie des revendications des employés des offices autonomes pourrait éventuellement être réalisée. Dans une déclaration télévisée, M. Traboulsi a précisé que la création d’une échelle des salaires, l’intégration au cadre des journaliers permanents, le calcul des indemnités de fin de service ainsi que la question de la couverture médicale pourraient être examinés en Conseil des ministres. Les autres revendications nécessitent toutefois un examen plus approfondi parce qu’elles sont tributaires de la fusion ou de l’abolition de certains offices autonomes. Polémique Avant l’annonce de la suspension de la grève, une polémique a éclaté entre le chef du gouvernement et le président de la Confédération générale des travailleurs au Liban, M. Élias Abou Rizk. Dans une déclaration à la presse, M. Hoss avait reconnu le droit des travailleurs à la grève, mais avait déclaré que son gouvernement «ne permettrait pas que la population soit assoiffée ou soit privée d’électricité». «Le Conseil des ministres a réaffirmé que l’eau doit être assurée aux citoyens même s’il faut, au besoin, avoir recours aux forces de sécurité» pour faire fonctionner les usines de pompages et de production d’électricité, a-t-il dit. M. Abou Rizk avait immédiatement réagi aux propos du Premier ministre estimant qu’ils étaient «contraires aux libertés publiques». «Ce n’est pas ainsi que l’on traite les problèmes. S’il est interdit d’assoiffer la population, il faut aussi que les employés des services publics touchent leurs salaires et que leurs enfants ne soient pas privés de médicaments», a-t-il dit. M. Abou Rizk a déclaré que la CGTL rejette catégoriquement «les menaces de recourir à la force pour réprimer la grève». «Ces revendications remontent à plusieurs années et ne sont pas liées à des personnes ou à des régimes», a-t-il dit, citant le cas d’employés et ouvriers de l’Office des eaux de Baalbeck qui n’ont pas touché leurs salaires depuis des mois. M. Hoss a publié quelques heures plus tard une précision dans laquelle il déplore que sa déclaration ait été mal interprétée. «Je n’ai pas dis que nous réprimerons la grève par la force, a-t-il indiqué. Au contraire, j’ai bien souligné que la grève est un droit pour les travailleurs mais que ceux-ci n’ont pas le droit d’assoiffer la population. Nous aurons recours aux forces de sécurité pour assurer l’approvisionnement en eau». Si l’appel à l’arrêt du travail dans les offices autonomes de Beyrouth a été suspendu, la grève se poursuit au Liban-Nord, au Liban-Sud et dans la Békaa, pour la troisième semaine consécutive. Les équipes refusent toujours de réparer les pannes survenues sur les réseaux de l’électricité et des canalisations d’eau. Le directeur général de l’Électricité du Liban Georges Moawad, qui a déclaré appuyer les revendications, dont certaines, selon lui, ont commencé à être satisfaites, a souligné qu’il fallait «donner aux responsables le temps de les étudier». Il a cependant ajouté que l’EDL prendrait «des mesures contre toute personne responsable des dégâts au cas où la grève se poursuivrait et porte atteinte aux intérêts des citoyens».
Le gouvernement a échappé à son premier grand test social lorsque le dialogue a été renoué in extremis samedi avec la Fédération des offices autonomes qui a décidé de suspendre le mouvement de grève illimitée prévue à partir d’aujourd’hui dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. La grève qui concernait des milliers d’employés aurait pratiquement...