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Actualités - ANALYSE

Loi électorale - Le retard est un mauvais point pour le pouvoir Toutes les parties dans l'attente d'un arbitrage

Relancé au sujet de la loi électorale dont la gestation accuse beaucoup de retard, le président Hoss répond que «le nœud réside dans le découpage des circonscriptions. Quand on aura résolu cette question, le reste du projet pourra être prêt en une heure de temps». Comme on voit, une logique aussi imparable que désarmante de candide sincérité. Le président du Conseil reconnaît en effet implicitement que le pouvoir, confronté à des vues diamétralement opposées empêchant un consensus national, ne sait pas arbitrer dans des délais raisonnables. Grand spécialiste du dossier, le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr confirme pour sa part que le texte ne pourra pas être disponible avant le prochain automne. Et que la Chambre ne pourra pas en débattre avant la nouvelle année. Une indication que corrobore de son côté le président Berry. Dès lors beaucoup se demandent si en réalité les parties locales n’attendent pas tout bonnement que «l’inspiration vienne d’en haut» comme on dit, et que les lumières des décideurs éclairent enfin les choix de nos dirigeants… Cette éventualité en indigne plus d’un. «On pensait, souligne un vétéran, que le jeu avait changé et qu’à tout le moins sur le plan intérieur, les Libanais étaient désormais en charge de leurs propres affaires. C’est à l’exécutif local, sous condition de faire approuver son projet par la Chambre, de procéder au découpage des circonscriptions. La commission ministérielle chargée de préparer la loi électorale relève que trop de thèses antinomiques sont en présence. Elle a reçu selon ses membres non moins de 23 projets établis par des forces politiques diverses. À partir du moment où elle constate qu’elle ne peut en faire la synthèse pour aboutir à un code fondé sur des dénominateurs communs, sa responsabilité directe est de trancher sans tarder. Elle aurait dû déjà publier ses conclusions. D’autant que pour la guider, elle dispose des constantes énoncées par le chef de l’État et le président du Conseil. À savoir une même formule appliquée partout et à tous, prenant en compte à la fois le brassage confessionnel et le taux de représentativité des futurs élus». Cette source déplore que «l’Assemblée ne puisse débattre dès la rentrée d’octobre la nouvelle loi, pour que citoyens et candidats sachent sur quel pied danser au moins six mois avant le lancement de la campagne électorale». Pour le fond, bon nombre de leaders concernés souhaitent que comme en 92 et en 96 on adopte une formule «élastique». C’est-à-dire qu’on n’impose pas à toutes les régions un même schéma directeur, comme s’y engage le nouveau pouvoir. L’exemple le plus saillant, sans doute parce qu’il est le plus remuant, est celui de M. Walid Joumblatt, qui tient à ce que le Mont-Liban soit encore une fois disloqué, pour qu’il puisse y garder son fief du Chouf et une bonne partie d’Aley. Mais bien d’autres pôles préfèrent eux aussi que le découpage ne se fasse pas sur des bases unifiées. Ainsi MM. Nabih Berry et Rafic Hariri ne verraient pas d’un bon œil qu’on divise électoralement le Sud ou Beyrouth en plusieurs circonscriptions, si le principe du fractionnement devait être appliqué partout. Or si l’on devait écouter le peuple – mais qui s’en soucie –, il est certain que l’on adopterait le caza, qui assure une solide représentation de proximité. Le pouvoir sait que la microcirconscription a les faveurs du public. Auquel beaucoup de forces politiques ou d’instances influentes font écho : le PNL, le Bloc national, le PSP, les aounistes, le courant Amine Gemayel, le Hezbollah, la Ligue maronite, le patriarche Sfeir, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, sayyed Mohammed Hussein Fadlallah, etc. Mais le pouvoir ne veut pas se résoudre à un découpage aussi réduit. Car l’une de ses obsessions est de faire en sorte que les chrétiens votent pour des candidats musulmans et vice versa, au nom du brassage national. Une vue de l’esprit qui vaut ce qu’elle vaut, l’exemple de la Békaa en 96 étant loin d’être concluant, mais qui a le mérite de la bonne intention. Donc a priori on s’achemine vers des solutions médianes : un découpage en deux ou trois de tous les mohafazats. On se demande simplement pourquoi les responsables prennent tant de temps pour proclamer ce choix.
Relancé au sujet de la loi électorale dont la gestation accuse beaucoup de retard, le président Hoss répond que «le nœud réside dans le découpage des circonscriptions. Quand on aura résolu cette question, le reste du projet pourra être prêt en une heure de temps». Comme on voit, une logique aussi imparable que désarmante de candide sincérité. Le président du Conseil...