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Actualités - ANALYSE

Possible glissement en faveur d'un changement de cabinet

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et le hasard fait bien les choses. Mercredi, une importante banque de la place publiait un bilan d’économie nationale révélant une récession de 2 % pour le premier semestre de cette année. Le même jour, le président Hariri obtenait du président Lahoud une deuxième audience en deux semaines. Peut-on lier les deux faits ? Oui et non. Il est certain que la rencontre de Baabda, œuvre évidente des décideurs-conciliateurs, a été consacrée essentiellement aux rapports entre le régime et l’opposition. Et d’ailleurs, à son départ, M. Hariri est allé rendre compte à son allié M. Walid Joumblatt. Mais il n’est pas moins certains que –2 % en six mois de gestion hossiste, alors que le pays n’a jamais été au-dessous de la barre depuis la fin de la guerre, il y a de quoi se poser des questions. Et regretter un peu l’ère Hariri, qui était parvenue à donner +7 % en 1994, avant de retomber à +3 % pendant la période obstructionniste de Netanyahu. Par voie de conséquence, comme tout désormais est lié aux développements régionaux, si la mission d’Albright devait réussir, il ne serait pas exclu qu’au Liban on assiste à un retentissant come back de M. Rafic Hariri. Les préparatifs ont commencé. Les haririens entreprennent de jeter des ponts et des piliers, en mettant l’accent sur la réconciliation avec le régime. L’un des lieutenants du milliardaire indique que ce dernier «est résolu à maintenir un contact étroit avec le président Lahoud. Les ballons d’essai lancés par certaines parties ne nous leurrent pas. Nous avons pu en effet vérifier que Baabda n’est nullement derrière les calomnies ou les vitupérations dont M. Hariri fait personnellement l’objet. Ces attaques sont de toute évidence le fait des pôles qui n’ont pas intérêt à ce que nous ayons de bonnes relations avec le régime». – Faisant montre d’une prudence politique élémentaire, cette même source précise que «M. Hariri s’est choisi une ligne de conduite basée sur le postulat que son retour aux affaires n’est pas envisageable à court terme. Il n’est d’ailleurs pas du tout pressé. Il faut en effet attendre Albright, voir l’évolution régionale et ses répercussions sur la scène locale». – Mais M. Hariri n’entend pas pour sa part n’être dans le paysage politique qu’un vague numéro deux. «Quand on fera appel à lui, reprend son lieutenant qui semble très sûr de lui, il posera ses conditions. C’est-à-dire qu’il discutera avec le chef de l’État de la méthode à suivre ainsi que des solutions à apporter à chaque problème. Il devra donc y avoir un accord de pouvoir bien clair, sans équivoque et sans débordements de part ou d’autre. Sans quoi on irait de crise en crise, aux dépens de l’économie nationale». Ce serait donc, au nom de l’harmonie étatique et de la stabilité intérieure, à une sorte de partage du pouvoir que l’on assisterait. – Passant au côté promotion-propagande, ce fidèle de Koraytem affirme que «l’usure du pouvoir avait entamé la popularité de M. Hariri mais il l’a retrouvée plus forte que jamais depuis qu’il est dans l’opposition. L’opinion est toujours du côté de ceux qui renâclent. De plus, nous profitons des magnifiques erreurs qu’accumule l’actuel gouvernement. Dont les seuls éléments qui n’ont pas un esprit de fonctionnaires sont ceux qui faisaient partie naguère de notre Cabinet». Cette personnalité oublie un peu vite la responsabilité de l’ère haririenne dans les problèmes que tente de traiter l’équipe Hoss. Toujours est-il qu’après sa flèche du Parthe, l’ancien ministre corrige un peu le tir en soulignant qu’«en tout cas, l’heure n’est pas au règlement de comptes, ni dans un sens ni dans l’autre. Comme disent les Syriens, il faut tenter de faire front face aux échéances régionales qui s’annoncent. Aussi dans la mesure où on cesserait de nous attaquer, nous sommes tout disposés à collaborer avec tout le monde». Signalons à ce propos que des conciliateurs multiplient actuellement les efforts pour une rencontre de réconciliation entre MM. Hariri et Hoss.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et le hasard fait bien les choses. Mercredi, une importante banque de la place publiait un bilan d’économie nationale révélant une récession de 2 % pour le premier semestre de cette année. Le même jour, le président Hariri obtenait du président Lahoud une deuxième audience en deux semaines. Peut-on lier les deux faits ? Oui et...