Infrastructure : planification et financement Quel avenir pour la gestion de l'eau ?

Pour la deuxième journée des conférences tenues au salon de Sibatech, plusieurs personnalités du monde des grands travaux se sont réunies autour des thèmes de l’infrastructure. Étaient présents, entre autres, MM. Charles Eddé, directeur général de la société de travaux Moawad, Hassan Dghaily, directeur de projets au CDR, Kamal Shakar, directeur du ministère des Ressources hydrauliques et Ibrahim Mahlab, vice-président du consortium égyptien Arab Contractors. Après avoir défini et classé ce que l’on peut qualifier de grands projets, les expériences égyptiennes et libanaises ont été exposées par les différents spécialistes. Entre les deux pays, pourtant proches, les méthodes ont été très différentes sur les choix d’implantations des stades, des palais des congrès etc. Il semblerait que la planification du développement de la construction en Égypte soit mieux établie qu’au Liban où, par contre, de nombreux spécialistes étrangers ont été, non seulement consultés, mais ont participé activement à la réalisation des grands projets, surtout au centre-ville de Beyrouth. Les entrepreneurs des deux pays ont rencontré les mêmes difficultés concernant l’application des normes qualitatives internationales, en matière de constructions. Le manque de techniciens réellement qualifiés serait, selon les conférenciers, la principale cause de leurs problèmes ; de même pour les questions de délais qui induisent des surcoûts très importants, s’agissant de travaux souvent monumentaux. Le contrôle de la qualité et la gestion des chantiers restent donc les handicaps du développement régional en termes de construction, alors que la planification de l’urbanisme serait nettement mieux cernée à long terme. Différents projets concernant l’eau ont été aussi évoqués et la gestion de cette richesse reste encore incertaine dans la région, malgré les efforts des instances internationales en la matière. Dans ce domaine particulièrement, l’expertise de grands groupes internationaux est souvent requise et une gestion privée serait salutaire pour l’ensemble des populations de la région qui doivent examiner les solutions de façon plus globale, au sein du croissant fertile. Enfin, les conférenciers ont largement insisté sur la nécessité de privatiser les secteurs qui nécessitent la réalisation de grands projets et leur gestion. À l’heure actuelle et pour l’avenir, cela semble être l’unique solution pour assurer le financement de programmes pourtant utiles à tous.